L’élevage à l’Irlandaise, la famille avant les vaches

Des élèves de 2e année de BTS Productions animales du lycée agricole du Nivot prennent la plume pour raconter le stage à l’étranger effectué dans le cadre de leur formation. Cette semaine, Élodie Le Page nous amène en Irlande, à Cork, dans un élevage laitier.

[caption id=”attachment_32468″ align=”alignright” width=”161″]Elodie-Le-Page Élodie Le Page, étudiante en BTS PA au lycée agricole du Nivot.[/caption]

L’exploitation d’Andrew Lyons est située dans le comté de Cork, dans le sud de l’Irlande. Dans les campagnes irlandaises, il est facile de rencontrer des maisons et des corps de ferme hors du commun. La transmission, sujet crucial pour les éleveurs et commun aux agriculteurs français se perd peu à peu. Andrew Lyons, comme une grande partie des agriculteurs, n’aura pas de ferme à transmettre à un enfant et se sent assez nostalgique de la situation : « On se rend compte que les mentalités changent et que nos enfants ne veulent pas forcément continuer dans nos pas. C’est dommage mais on peut les comprendre de par la conjoncture difficile ». Les fermes ont gardé un esprit familial très présent avec de petites exploitations.

Pâturage obligatoire

Le climat irlandais étant très humide et très pluvieux, le bétail est quasiment non-stop dans les champs. Les températures se situant autour 10°C de moyenne et les précipitations enregistrées avoisinant les 1 200 mm, le système en pâturage est tout naturellement favorisé. De plus, les terres transmises de génération en génération sont parfois difficilement exploitables, du moins dans le comté de Cork. Pas évident de faire autre chose que du pâturage dans des zones très humides et très vallonnées.

[caption id=”attachment_32466″ align=”aligncenter” width=”720″]elevage-genisses-exterieur Les animaux passent 10 mois de l’année à l’extérieur.[/caption]

Un taureau en salle de traite

L’aspect familial est au cœur des préoccupations de l’agriculteur, c’est pourquoi l’éleveur gère sa journée comme bon lui semble et s’investit dans diverses associations. Le matin, la journée début vers 5 h avec la traite des vaches qui occupent les parcelles proches de l’exploitation : tout le parcellaire se situe dans un rayon de 5 km.  La traite, d’une durée d’1,5 h pour 60 vaches laitières, laisse le temps au taureau de la ferme de passer parmi les femelles pour la monte naturelle. Les vaches sont ensuite libérées dans les champs dédiés au pâturage, l’éleveur surveille ses animaux en quad ou en Jeep.

En fonction de cette inspection générale, les travaux du reste de la journée sont décidés comme les réparations de clôtures, la vérification de la bonne tension électrique dans les fils. Les parcelles sont faites pour le pâturage : bien exposées, grandes et proches de l’exploitation, avec un déplacement des animaux facilité. La pause de la mi-journée, effectuée à 15 h, permet de partager un moment avec la famille. Viennent alors les activités traditionnelles, composées de danse irlandaise, hurling, cours de piano… Andrew Lyons souhaitant garder un moment privilégié avec ses enfants. La traite du soir n’est effectuée que vers 18 h.

10 mois à l'extérieur

Les vaches passent 10 mois à l’extérieur, il y a très peu d’entretien à effectuer sur les bâtiments et les différentes structures qui sont assez minimes sur la ferme. Le peu de dépenses et le peu d’investissements permettent à l’agriculteur de se rémunérer ainsi malgré une conjoncture très compliquée. Ce modèle d’élevage tourné vers la famille, autorise l’agriculteur à passer un week-end hors de l’exploitation ou à s’engager dans une vie associative L’éleveur 87. « apaisé et épanoui » dans son métier d’agriculteur. L’organisation d’Andrew Lyons incite à privilégier la vie familiale lorsqu’on veut lutter contre l’agrandissement ou quand le secteur laitier est en crise…


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