L’autoconsommation se concrétise

Des changements du cadre réglementaire permettent d’envisager plus concrètement des investissements en vue d’autoconsommer l’électricité produite à partir d’une installation photovoltaïque.

[caption id=”attachment_32966″ align=”alignright” width=”150″]Isabelle-Hascoet Isabelle Hascoët, Chambre d’agriculture de Bretagne[/caption]

« Les coûts de production de l’énergie photovoltaïque sont en dessous du prix d’achat de l’électricité en tarif bleu », lance Isabelle Hascoët, conseillère énergie à la Chambre d’agriculture de Bretagne lors du Forum Climat énergie le 1er février à Acigné (35). Des signaux sont passés au vert en 2017, d’importants changements du cadre réglementaire ont permis d’envisager la réalisation d’installations solaires pour l’autoconsommation. « Nous avons de plus en plus de demandes d’agriculteurs à ce sujet. »

Déterminer sa consommation de façon précise

Un éleveur qui envisage de consommer sa production électrique doit tout d’abord déterminer de façon très précise sa consommation d’électricité selon sa production agricole, ses équipements… « Nous observons des profils de consommation qui sont plus ou moins compatibles avec l’autoconsommation photovoltaïque. Ensuite, il s’agit de trouver la puissance adaptée au profil de consommation de l’exploitation pour permettre d’optimiser économiquement le projet. Le raisonnement va se faire sur la base du coût de production du kilowattheure comparé avec le prix pratiqué par le fournisseur d’électricité », explique Isabelle Hascoët. L’intérêt de produire une partie de l’électricité consommée sur la ferme tient dans la maîtrise du coût de l’électricité sur le long terme.

Des agriculteurs ont déjà mis en place ce type de projet, ils anticipent les hausses successives du tarif de l’électricité. D’autres éleveurs envisagent de se lancer dans des projets d’autoconsommation collective à l’échelle d’un village ou d’une zone d’activité.

Une étude est en cours pour évaluer l’intérêt économique de l’autoconsommation d’électricité photovoltaïque sur la station expérimentale en production laitière de Trévarez (29). « Avec une installation photovoltaïque de 36 kWc de puissance, la production atteint 37 825 kWh. Avec une installation en salle de traite et des horaires ajustés sur la production solaire, le taux d’autoconsommation atteint 51 %. Le surplus de production est injecté sur le réseau électrique et revendu 0,06 €/kWh », décrit Jean-Yves Carré, conseiller énergie à la Chambre d’agriculture de Bretagne. Pour une installation de ce type, l’investissement est de 38 880 € (pas de raccordement).

0,068 €/kWh de coût de production

[caption id=”attachment_32969″ align=”alignright” width=”153″]Jean-Yves-Carre Jean-Yves Carré, Chambre d’agriculture de Bretagne[/caption]

En déduisant la prime à l’investissement de 6 840 €, le coût du kWh autoproduit se situe à 0,068 €/kWh. « Au final, en prenant le coût de production moins la vente de surplus et en additionnant l’achat d’électricité complémentaire, nous arrivons à une facture de 8 402 € pour 2017. Cette option permet de diminuer la facture d’achat de 16 % », chiffre Jean-Yves Carré. L’autoconsommation permet de stabiliser le montant de la facture d’électricité. Cette stratégie d’équipement est un pari sur une évolution à la hausse du prix d’achat de l’électricité à son fournisseur. « L’autoconsommation photovoltaïque avec stockage permettant de viser l’autonomie est encore trop coûteuse à court terme », conclut Jean-Yves Carré.


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