2017, année de transition vers de nouvelles opportunités ?

Le 8 février dernier, à Ploufragan (22), l’assemblée générale de la section bovine Triskalia a permis de dresser le bilan de  2017, mais surtout d’aborder les perspectives pour 2018.

Pour le groupement bovins Triskalia, 2017 apparaît comme une année de transition entre des années 2015 et 2016 difficiles pour les producteurs de bovins viande, et de nouvelles perspectives pour 2018. Les volumes d’abattage sont en recul au niveau du groupement (-2.8 %), comparables en cela à la moyenne Bretagne (-2.9 %) notamment en jeunes bovins (laitiers et viande) et en réformes laitières. Le groupement bovin a commercialisé en 2017 près de 30 000 animaux de boucherie, en provenance des 1 320 apporteurs Triskalia.

Dans le segment du bovin maigre et de la mise en engraissement, en baisse structurelle en Bretagne, Triskalia réalise une belle progression puisqu’il a commercialisé 23 % d’animaux en plus en 2017 avec presque 6 000 bovins. Il a augmenté ses mises en engraissement chez les adhérents Triskalia. Les contrats ETAP JB, proposés par le groupement avec son partenaire Socopa sont en fort développement et d’autres projets sont actuellement à l’étude afin de renforcer la production bretonne.

[caption id=”attachment_33077″ align=”aligncenter” width=”720″]AG-section-bovine-Triskalia L’assemblée générale de la section Bovine Triskalia a réuni une centaine de participants.[/caption]

2018, une ambition et des opportunités

Les perspectives de production de viande bovine, établies par l’Institut de l’Élevage, laissent entrevoir une baisse modérée des abattages de bovins nationaux (-0,3 %) pour 2018, dont une baisse encore marquée en Jeunes bovins (-0,7 %). Les besoins des abattoirs bretons du groupe Bigard-Charal-Socopa, pour ce type d’animaux, sont toutefois importants et Triskalia est prêt à répondre aux attentes de son partenaire.

Le groupement bovin Triskalia se donne les moyens d’accompagner ces projets et ce développement en investissant de façon importante sur son centre d’allotement de Glomel. Les travaux, qui démarrent tout juste et se termineront en avril, permettront d’augmenter la capacité d’accueil du centre et d’améliorer les conditions de travail tout en optimisant le confort et le bien-être des animaux. Le groupement en profitera pour s’inscrire dans une stratégie de réduction globale de l’utilisation des antibiotiques sur les broutards, tout en améliorant la protection immédiate des animaux vis-à-vis des maladies respiratoires.

Répondre aux besoins, en créer de nouveaux

[caption id=”attachment_33075″ align=”alignright” width=”152″]Frederic-Chauvin-groupe-Bigard Frederic-Chauvin-groupe-Bigard[/caption]

Le groupement bovin avait invité Frédéric Chauvin, directeur export et directeur filière bovine région Bretagne pour le groupe Bigard. Une belle occasion pour notre partenaire d’exposer sa vision de l’export bovin, ses ambitions, ses attentes et les opportunités qui se présentent aux éleveurs Triskalia.

Le marché de l’export de viande bovine française est aujourd’hui principalement orienté vers l’Europe et concerne majoritairement des carcasses ou muscles de jeunes bovins. Frédéric Chauvin a expliqué que c’est un marché bien connu des opérateurs, mais qui a tendance à fluctuer de façon importante, en fonction des parités monétaires et des objectifs politiques. Il nécessite donc une très grande réactivité de la part de l’amont afin de s’adapter à la demande. Malgré tout, c’est un marché en développement, notamment sur l’Allemagne qui a récemment accueilli une population nouvelle importante, friande de viande bovine. On constate tout de même, sur le long terme, que certains schémas de production trouvent des marchés stables en volume sur l’Europe, même si les pays destinataires peuvent varier régulièrement. C’est sur ces marchés que la Bretagne, qui représente 10 % de la production de JB nationale, et le groupement bovin Triskalia doivent investir.

Le groupe Bigard cherche également à pénétrer le marché asiatique, Chine et Japon. Pour cela « nous devons absolument innover, prospecter et communiquer » affirme Frédéric Chauvin. C’est un marché qui est principalement servi par l’Australie et la Nouvelle- Zélande, avec des produits et un savoir-faire de qualité. De plus, leur proximité leur permet d’exporter des produits en frais, contrairement à nous. L’avantage de la France et de la Bretagne, ce sont ses races bovines, sa génétique, sa traçabilité, ses schémas de production respectueux et bien sûr une image de gastronomie imbattable. À nous de profiter de ces atouts, de proposer des nouveautés adaptées à un mode de consommation assez éloigné du nôtre, afin de conquérir des parts de marché. Sur ces points, le groupe Bigard peut compter sur l’énergie des éleveurs du groupement Triskalia.

Louis-François Leconte, président de la section bovine Triskalia, a conclu cette intervention en insistant sur les opportunités qui s’ouvrent aux producteurs Triskalia et sur le travail qu’il reste à accomplir. il a également insisté sur les responsabilités du gouvernement lorsqu’il signe les accords Ceta et Mercosur. En effet, ces accords mettent en péril non seulement la production bovine nationale, mais aussi tous les efforts de la filière pour répondre aux attentes sociétales.


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