Dans les archives de Paysan Breton :
M. Jean Trémel, originaire des Côtes-du-Nord, faisant actuellement son service militaire à Marrakech, en Afrique du Nord, nous adresse la lettre suivante :
« Marrakech, le 6 décembre 1956. Étant au service militaire, à Marrakech, dans le sud-marocain, j’ai eu l’occasion, à maintes reprises, de voir des pommes de terre de Bretagne à l’étal des marchands de légumes.
Un de ces derniers jours, j’ai regardé de plus près et, sur l’étiquette il était marqué : « Pomme de terre de consommation Bintje », et, en haut de l’étiquette : « Coopérative agricole du Finistère et des Côtes-du-Nord. » Je vous joins d’ailleurs l’étiquette. Maintenant, je voudrais que l’attention des producteurs, des coopératives et des négociants soit fixée sur certains points.
De l’importance que peuvent prendre, pour la production bretonne, les débouchés de l’A.F.N. et surtout du Maroc que je connais spécialement. En effet, ce pays, s’il exporte des pommes de terre de janvier à mai comme primeurs, importe plus de la moitié de ses besoins en consommation de juillet à décembre (période d’écoulement de la récolte bretonne). Le marché est donc très intéressant mais pour le conserver, il faut que les producteurs soignent la qualité et la présentation.
Ayant l’occasion de côtoyer les clients pendant leurs achats, j’ai remarqué les quelques détails suivants :
1/ La variété et l’origine doivent être inscrites sur l’étiquette.
2/ Surtout, ne pas mélanger les variétés.
3/ Présenter des tubercules exempts de coupures et de meurtrissures, et surtout pas de taches noires.
4/ Ne pas mettre en vente pour la consommation des tubercules de moins de 40 grammes. Ce sont les plus grosses qui ont la faveur des ménagères ; les petites patates et celles qui sont coupées restent à l’étal du marchand, qui est obligé de les considérer comme déchets, justifiant la hausse du prix des autres.
Je vous signale qu’ici la Bintje est très estimée, surtout pour les frites. »
J. Trémel
