Un filet de sécurité pour réussir sa reconversion

Aider financièrement un candidat agriculteur qui souhaite mettre un terme à son activité, tout en le conseillant sur sa réinsertion : tel est l’objectif d’une expérimentation prochainement menée sur le département.

Il y a maintenant 3 ans qu’Alain Hindré, agriculteur à Plouzané et élu à la Chambre d’agriculture, poussait la porte des services de la Draaf pour soumettre une idée nouvelle : garantir à une personne souhaitant arrêter son activité agricole de pouvoir toucher des aides financières, et de planifier une réorientation. Si à l’époque le projet n’avait pas abouti, il est en passe de devenir réalité en début d’année prochaine, grâce à une expérimentation menée sur le département, épaulée par les services de l’État, la Région Bretagne, la MSA d’Armorique et Pôle Emploi.

« On peut arrêter  pour plusieurs raisons »

Le producteur finistérien estime que « la mission des Chambres d’agriculture n’est pas seulement de parler des situations difficiles, des crises. Nous souhaitons plutôt aborder l’installation des jeunes, ou le revenu », introduit-il. Pourtant, les élus départementaux ont mis en place une expérimentation comparable au milieu salarial. « Quelqu’un qui arrête son activité agricole peut le faire pour diverses raisons, au delà des difficultés économiques. Cette décision peut être prise suite à des soucis de santé, de burn-out ou des problèmes familiaux ». L’idée est donc de comparer ces situations à celle d’un licenciement économique, où un salarié peut bénéficier d’un contrat de sécurisation professionnelle (CSP). « Nous allons donc allouer une somme mensuelle pour accompagner les candidats le temps qu’ils construisent un projet ou se forment ». L’expérimentation est une première en France.

Déculpabiliser

L’expérimentation débutera après la retenue de 12 à 15 candidats, « des femmes, des hommes ou même des couples ». Aidés financièrement, les bénéficiaires recevront 1 000 €/mois, ainsi que des conseils d’un cabinet spécialisé dans la réinsertion, qui suivra l’évolution des dossiers. « L’agriculture mélange souvent les côtés professionnels et personnels, c’est pourquoi il est parfois difficile de déculpabiliser les porteurs de projets ».
L’aide est construite sur la base du RSA, à hauteur de 500 €. Les 500 € restant seront financés par l’État, qui s’est engagé aux côtés des préfectures départementales et régionales. Le Conseil Régional a, quand à lui, fait savoir qu’il couvrirait les dépenses du cabinet spécialisé dans la réinsertion.

Déboucher sur un droit commun

Cette expérimentation d’une année a pour but, si les résultats sont là, de déboucher sur un nouveau droit commun pour les professionnels agricoles. « En cas de réussite, si le ministère nous soutient, pourquoi ne pas alors déboucher sur une allocation-chômage dédiée aux agriculteurs ? ». Des réunions publiques vont être programmées pour présenter le dispositif aux personnes intéressées.


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