À l’école des abeilles

Des ruchers-écoles existent dans tous les départements bretons, pour former les futurs et plus expérimentés éleveurs d’abeilles. Ils sont animés par des équipes de bénévoles. Exemple à Saint-Aubin-du-Cormier (35).

[caption id=”attachment_30587″ align=”alignright” width=”195″]Jean-Yves-Senechal Jean-Yves Sénéchal, président du GDSA 35 et formateur bénévole.[/caption]

Élever des abeilles, entretenir une ruche ne s’improvise pas. Aussi, dans chaque département breton, des ruchers-écoles permettent aux amateurs et aux professionnels de se former ou d’avoir une piqûre de rappel sur les B.A.-ba du métier. S’approcher d’une ruche, rester calme tout en ayant des abeilles tourbillonnant autour de soi, manipuler un cadre de couvain… « C’est aussi l’occasion pour toute personne désirant s’investir dans l’apiculture de voir si elle est prête à se lancer dans ce type d’élevage, avec toutes les contraintes que cela impose », explique Jean-Yves Sénéchal, formateur bénévole au rucher-école de Saint-Aubin-du-Cormier (35). Sur ce site, près de 300 journées de formation sont assurées chaque année autour de 13 ruches.

Les mêmes contraintes qu’en élevage

Ce rucher-école propose depuis sa formation en 2000 trois types de formation : une première étape pour découvrir l’apiculture et la réglementation, les plus expérimentés abordent ensuite la notion de développement ou de renouvellement de cheptel, avant d’appréhender l’élevage de la reine, le greffage pour les experts. « 1/3 du public demandeur ne se lancera jamais dans la production et 1/3 abandonnera au bout de quelques années, face à la dure réalité de l’élevage, avec les règles sanitaires et administratives (déclaration, registre d’élevage, visites sanitaires annuelles…), la mortalité, le suivi nécessaire… ». Face à ce constat, et devant un réel engouement pour cette activité depuis 2010, une journée découverte supplémentaire a été proposée cette année. Un filtre nécessaire.

[caption id=”attachment_30586″ align=”aligncenter” width=”720″]Gaufrier Atelier pour créer de la cire gaufrée avec sa propre cire.[/caption]

« Tu apprendras par toi-même »

Bien souvent, le stagiaire est un néorural novice dans l’art d’élever des abeilles. Le 2e profil-type a quant à lui souvent entendu : « Tu apprendras par toi-même ». Observant autour de lui les générations précédentes réaliser des gestes ancestraux autour des ruches, mais sans jamais avoir profité d’une transmission de ce savoir-faire, souvent gardé bien secret dans les campagnes, il est avide d’apprendre comment faire. Aujourd’hui, la ruche livre de plus en plus ses secrets, mais plus sur un axe scientifique. Et la formation en fait son miel en se basant sur la connaissance de la colonie, de sa biologie.

[caption id=”attachment_30588″ align=”aligncenter” width=”720″]Transvasement Comment lire un cadre, lors d’une journée sanitaire.[/caption]

Deux mondes qui cohabitent et qui s’ignorent

« L’organisation mystérieuse – mais au combien pointilleuse- de ces colonies d’Apis mellifera a toujours créé de la curiosité », relate cet amateur qui s’est lancé dans l’apiculture lors de sa reconversion professionnelle en tant qu’aide-soignant il y a 10 ans. Son ancien parcours de technico-commercial agricole lui permet aujourd’hui de faire le lien avec le monde agricole. « Notre rôle est aussi de modérer les tensions. » L’apiculture rassemble toutes les classes sociales, tous secteurs d’activité confondus.

« Nous invitons les apiculteurs à regarder autour d’eux le travail réalisé par les agriculteurs pour maintenir la biodiversité avec les assolements (couverts végétaux, prairies de ray-grass anglais et trèfle blanc, bandes enherbées, etc.). Ces deux mondes cohabitent, mais bien souvent s’ignorent. Ils doivent pouvoir échanger et comprendre les problématiques des deux activités. » Pour un apiculteur, perdre une ruche revient à perdre son cheptel, avec la génétique sur laquelle il a pu travailler de nombreuses années, comme tout éleveur. Avec plus de communication, « s’il sait que son voisin agriculteur doit traiter ses cultures, l’apiculteur peut venir fermer ses ruches la veille… »

Un congrès national en Bretagne

Une vingtaine d’apiculteurs bretons travaillent d’arrache-pied depuis un an pour organiser une animation d’envergure internationale dans le Grand Ouest. En effet, la Fédération Nationale des Organismes Sanitaires Apicoles Départementaux (FNOSAD) organise son 42e congrès bisannuel, 17 au 20 novembre, à l’Insa de Rennes (35). Un ensemble de conférences destinées à tous ceux qui s’intéressent à l’abeille, sa santé et son milieu. L’événement devrait accueillir 3 000 visiteurs apiculteurs. Des conférences tout public sont aussi proposées les vendredi 17 novembre à 20 h et dimanche 19 novembre l’après-midi. Exposition de matériels apicoles et de produits régionaux. Programme accessible sur : http://congres-fnosad-bretagne.fr.


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