- Illustration Raisonner le nombre de traitements vermifuges des ovins
Maurice et Florence Benattia, avec Véronique Guillemot, présidente de la section ovine GDS Bretagne

Raisonner le nombre de traitements vermifuges des ovins

A l’EARL Les Bergers Associés, à Yvignac-la-Tour (22), les trois associés vont adapter le programme de vermifugation des brebis à l’aide d’analyses coprologiques.

« Cette année, le parasitisme s’est bien géré mais il est vrai que l’on attend pas qu’il y ait des soucis pour vermifuger », introduisent Florence et Maurice Benattia, installés depuis un an avec Roger Guillemot, à l’EARL Les Bergers Associés, à Yvignac-la-Tour (22). Ils gèrent un troupeau de 750 brebis sur 20 ha de pâturage. D’une pratique de traitement antiparasitaire automatique, ils espèrent pouvoir raisonner des actions curatives avec l’utilisation plus fréquente et l’analyse de coprologies.

Deux traitements systématiques par an

Que ce soit à la fin d’une période de pâturage pour les naissances de fin août, ou avant de ressortir au champ pour les mises-bas de mars-avril, toutes les brebis sont vermifugées lors de l’agnelage. De plus, les jeunes agriculteurs profitent de la manutention réalisée lors de la tonte avant l’été pour administrer un second vermifuge aux animaux. « Chaque année, on alterne les molécules en apportant au pistolet-drogeur une dose de 20 ml de produit pour les brebis, 25 ml pour les béliers et 5 ml pour les agneaux ». Pour ces derniers, la gestion se fait au cas par cas, au printemps, selon l’apparition de signes cliniques : amaigrissements, diarrhées… Les agnelles, quant à elles, ne pâturent pas lors de leur première année. Elles ne reçoivent leur premier traitement que lors de leur premier agnelage.

Analyser les périodes à risques

Une coprologie de mélange a été réalisée début septembre sur le lot de brebis agnelant fin novembre. Quelques symptômes étaient observés. « La coprologie étant effectuée assez tardivement, ne voulant pas prendre de risque, nous avons traité tout le lot, quelle que soit l’issue de l’analyse. Pourtant, les résultats n’ont révélé que la présence de 140 œufs par gramme de strongles digestifs. Le traitement était donc sûrement facultatif sur de nombreuses brebis », raisonne la jeune éleveuse. L’année prochaine, cette analyse sera donc programmée plus tôt en août, « car c’est un bon repère, et cela nous a rassuré », continue Maurice Benattia. Ils prévoient également de reconduire ce suivi du troupeau, avec l’action parasitisme de la section ovine du GDS Bretagne, au printemps, les animaux pâturant alors dans des configurations à risque avec des chemins à fond de douve et des zones humides.

« Avec la mise en place de coprologies régulières, lors de périodes à risque, selon les résultats d’analyse, nous n’aurons peut-être plus à traiter deux fois par an », espèrent d’un commun accord les associés de l’EARL Les Bergers Associés.

La gestion du pâturage, une action préventive

« Nous possédons un parcellaire groupé, ce qui nous permet de faire tourner les animaux sur les pâturages ». Une action préventive, importante, d’autant plus en fin d’été lors d’une période à risque pour l’Heamoncus, fortement préjudiciable sur des brebis en fin de gestation. « C’est aussi avec la pratique que nous pouvons déceler les animaux sensibles grâce à l’observation de nos brebis, avec une baisse d’état corporel, de l’anémie… », précise Véronique Guillemot. Dans ce cas, un traitement peut intervenir au cas par cas. Après traitement, les animaux réintègrent des parcelles « fraîches ». L’alternance de pâturage et de fauche de foin sur les parcelles permet également de casser le cycle des parasites. Et durant l’été, « la terre n’étant pas très profonde, on s’adapte aux conditions du milieu ». Aussi, quand la pousse de l’herbe est plus faible, l’affourragement des brebis limite le risque de surpâturage.


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