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La segmentation s’amplifie en nutrition animale

Sur le bio, le non-OGM, la démédication, le bien-être… les entreprises de la nutrition animale ont un rôle à jouer. Les démarches fleurissent en France comme en Europe.

« Les fabricants d’aliments ont des réponses à apporter aux attentes des consommateurs et des marchés. » C’est ce qu’ont souhaité mettre en avant les dirigeants de Nutrinoë (qui regroupe 80 % de la production bretonne d’aliments pour animaux) à l’occasion de l’assemblée générale le 5 juillet à Rennes (35). Outre la recherche de compétitivité développée depuis des années au service des filières, les producteurs d’aliments bretons ont travaillé sur la sécurité et la traçabilité dans la démarche Oqualim. « Nous devons aussi être capables de gérer un segment de marché non-OGM », a présenté Hugues Mongé, directeur de Sanders Bretagne.

Filières locales en France

Sur les antibiotiques, des résultats ont été obtenus grâce aux vétérinaires et à la nutrition. « L’utilisation a baissé de 50 % en 4 ans sur la volaille de chair. » Les entreprises s’adaptent par ailleurs aux filières courtes avec des cahiers des charges spécifiques, via la démarche Céréales de Bretagne… « Elles participent aussi à la mise en place de filières locales comme le Noir de Kervor en lapin et la filière J’aime sur le Grand Ouest (charcuterie sans OGM). » Sur le bien-être animal et le développement de la bio, des démarches sont aussi engagées. « Nous devons montrer que nous sommes dans un plan de progrès. »

Davantage de bien-être animal en Italie

Ailleurs en Europe, les entreprises de nutrition animale, en lien avec les filières, doivent aussi répondre aux préoccupations croissantes des consommateurs. « Actuellement, les Italiens sont fortement préoccupés par la résistance aux antibiotiques. La coopérative de grande distribution Coop Italia a lancé en avril dernier une campagne « Nous élevons la santé », appuyée par le ministre des Politiques agricoles. Le projet visera à réduire l’utilisation d’antibiotiques sur 14 millions de poulets et porcs sur une année.

Depuis 2011, les élevages avicoles ont réduit de 40 % leur consommation d’antibiotiques », explique Roberto Bombardieri, consultant italien. Autre évolution, la prise en compte du bien-être animal : « L’élevage de pondeuses au sol représente aujourd’hui 50 % de la production en Italie et ne cesse d’augmenter. Pour les poulets, les chaînes de distribution demandent aux producteurs de diminuer les densités, de créer des espaces de plein air. Les producteurs les plus importants se sont adaptés. Le bio est par ailleurs en très forte croissance. »

Moins d’antibiotiques en Espagne

En Espagne, la démédication est aussi demandée, se traduisant par une diminution ou une suppression des antibiotiques dans l’aliment porc (surtout porcelet) ou l’utilisation d’anticoccidiens naturels. Certains transformateurs demandent des élevages alternatifs : pondeuses sans cage, bovins sur le terrain, porcs sur paille… Même si le bio est peu important, il est en développement », confie Lucas Rodriguez Pico, responsable commercial Jefo Espagne. 

Des semenciers dans le coup

Pour la coopérative Scar en Belgique, la différenciation initiée il y a une vingtaine d’années, a été une question de survie face aux gros acteurs concurrents. « Nous avons choisi de sortir des produits de masse guidés par toujours plus d’économies d’échelle, en nous inscrivant dans des filières bio, sans-OGM, à base d’herbe, sans antibiotiques, en circuits courts… Des démarches en filières qui valorisent des aliments du bétail différenciés », informe Éric Walin, directeur de la Scar. « Nos 70 000 t d’aliments sont produits sur six sites spécialisés, mais avec une gestion unique. »


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