Objectif : avoir des colzas bien implantés, vigoureux, et des pivots de 15 cm à l’entrée de l’hiver.  - Illustration Anticiper l’implantation de ses colzas
Objectif : avoir des colzas bien implantés, vigoureux, et des pivots de 15 cm à l’entrée de l’hiver. 

Anticiper l’implantation de ses colzas

L’atteinte du potentiel de la culture est étroitement liée à la réussite de son implantation.

La campagne 2016/2017 nous l’a une fois de plus démon- tré. Les effets néfastes des stress climatiques (amplitudes thermiques, épisodes de gel pendant la floraison, manque d’eau en avril et juin) cumulés à de possibles attaques de ravageurs (larves d’altises, méligèthes ou charançons de la tige) se sont surtout manifestés sur des colzas mal installés, liés à un mauvais enracinement et une biomasse faible. Favoriser la levée, la croissance végétative et l’enracinement des colzas est donc une priorité.

La réussite du colza commence dès l’interculture

Le travail du sol en interculture doit être adapté en fonction des conditions et du type de sol. La gestion de l’interculture influence la réussite de la mise en place du potentiel de la culture de colza qui suit. Afin d’éviter l’assèchement du sol, l’encombrement pailleux du lit de semences, la création de mottes ou d’un sol soufflé et pour réparer des compactions profondes ou superficielles, il est nécessaire de s’adapter aux conditions du milieu et de modifier ses habitudes si besoin est. Identifier les zones de compaction (en observant la structure à la bêche) permet de déterminer si un travail du sol est nécessaire ou non ; et le cas échéant, de définir la profondeur de travail du sol. Privilégier les outils à dents.

Rechercher le meilleur contact sol/graine

Les passages d’outils doivent se faire impérativement en bonnes conditions, sur des terres ressuyées. De nombreux colzas sont implantés sur labour pratiqué juste avant le semis. En cas de semis sur labour avec un outil animé combiné au semoir, on observe fréquemment des structures dégradées : soit par la création d’une zone de compaction à 3-5 cm lors du passage de l’outil, soit par la création d’une porosité excessive accentuée par la répétition de passages d’outils de reprise de travail du sol. Un lit de semences, trop soufflé, ne permet pas le positionnement optimum de la graine.

Les conditions de passages, l’évaluation du profil hydrique des premiers centimètres sont là encore primordiaux pour décider du passage de la rotative. En sol argileux, le labour est déconseillé en particulier lorsqu’il est tardif. La reprise de labour est souvent indispensable et crée des mottes. Les passages répétés assèchent le sol. Le roulage après semis permet d’assurer un meilleur contact sol/graine et de limiter l’évaporation. Cependant en limons à tendance battants, en cas de pluies significatives annoncées après le semis, le roulage peut s’avérer contre-productif.

Favoriser la réhumectation en cas de pluie

En situation sèche, en non-labour, un déchaumage après récolte est nécessaire pour permettre, par la suite, un travail efficace de l’outil à dents. Travailler très tôt après la récolte du précédent et effectuer un roulage après chaque action pour limiter l’assèchement dû à l’évaporation, en particulier en sol argileux. L’objectif est de favoriser la réhumectation en cas de pluie, de limiter l’évaporation et d’avoir un sol rappuyé.

Dans un contexte où la raréfaction des pluies estivales oblige à préserver l’état hydrique du sol en limitant l’évaporation, le strip-till, voire le semis direct, est un levier intéressant pour réussir la levée et limiter les levées d’adventices. L’utilisation de cette technique est toutefois conditionnée par le diagnostic préalable d’un bon état structural et à réserver en argilo-calcaire ou limons sains.

Nina Rabourdin / Terres Inovia


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article