Les éleveurs ont modifié l’engin destiné au paillage des logettes en bovin pour pouvoir l’utiliser dans les poulaillers. - Illustration La pailleuse du poulailler rentabilisée en 2 lots sur 1000m2
Les éleveurs ont modifié l’engin destiné au paillage des logettes en bovin pour pouvoir l’utiliser dans les poulaillers.

La pailleuse du poulailler rentabilisée en 2 lots sur 1000m2

La pailleuse autopropulsée permet de broyer et de projeter la paille lors des opérations souvent fastidieuses de repaillage. Une machine accessible aux éleveurs avec peu de surface.

Avec 6 900 m2 de surface de poulaillers en production de dinde, poulet standard et poulet label, Pierrick et Sophie Le Palud savent que le paillage est une des clés de la réussite d’un lot de volailles. « Nous passons beaucoup de temps à faire et refaire nos litières sur nos 3 sites d’élevage », indique l’éleveuse de Malguenac (56). Des tâches manuelles répétitives qui ont provoqué une tendinite à Sophie Le Palud, allant jusqu’à lui bloquer totalement le bras.

[caption id=”attachment_27033″ align=”aligncenter” width=”680″]Sophie et Pierrick Le Palud, aviculteurs dans le Morbihan. Sophie et Pierrick Le Palud, aviculteurs dans le Morbihan.[/caption]

« Il fallait absolument trouver une solution pour mécaniser nos interventions de repaillage et pouvoir faire la litière à une seule personne. Avec notre surface, on ne peut pas se permettre d’être à 2 au même endroit. » Le couple commence ses recherches en regardant des vidéos de différents matériels existant à l’étranger. Le hache litière autopropulsé du fabricant canadien Valmetal retient leur attention. L’engin est surtout utilisé en bovin pour pailler des logettes, mais il semble pouvoir convenir pour une utilisation dans les poulaillers.  

68 couteaux assurent le broyage

En février 2015, les aviculteurs morbihannais font l’acquisition de la petite pailleuse hacheuse automotrice équipée d’un moteur Honda de 13 chevaux. Le bol de 122 cm de diamètre est chargé manuellement avec de la paille (bottes rondes ou cubiques), des copeaux, du miscanthus… Sous ce bol un rotor en spirale avec 68 couteaux se charge du broyage, puis la litière est pulsée sur une largeur de 5 à 6 m. Deux puissants moteurs hydrauliques assurent l’avancement de l’engin.

« Nous y avons apporté quelques modifications pour l’adapter à une utilisation en volaille. Nous avons rajouté des roues de motoculteur pour gagner en motricité dans le bâtiment et une plaque a été installée au-dessus du moteur pour le protéger des projections de paille. Nous avons aussi installé un compteur d’heures pour pouvoir effectuer une vidange du moteur toutes les 20 heures », explique Pierrick Le Palud.

Aujourd’hui ces modifications sont apportées d’origine sur les engins destinés à une utilisation avicole. Des roues de quad remplacent tout de même celles de motoculteur. Ce matériel spécifique est vendu en Bretagne par la société Josse autour de 8 500 €. « Lors de l’achat de cette pailleuse nous avons perçu 20 % d’aide sur le montant investi venant de LDC. »

Les volailles gagnent en confort

Avant d’acheter cette pailleuse, les éleveurs mettaient environ 2 heures pour repailler 1 000 m2. Ils mettaient plus de paille et moins souvent. Aujourd’hui, il faut moins d’une heure pour repailler la même surface. « Comme c’est facile, on n’hésite pas à passer souvent avec des quantités moindres. » En production de dinde, les éleveurs passent une fois par semaine de la 5e à la 7e semaine, puis 2 à 3 fois par semaine jusqu’au départ des femelles. Ils repassent alors à une fois par semaine jusqu’au départ des mâles à 18-19 semaines. « Il faut toujours pailler avant que ça soit sale. Les animaux y gagnent beaucoup en confort car avec une litière humide ils prennent froid par les pattes. Cela engendre des problèmes sanitaires avec des dindes qui se couchent, ne consomment plus et dépérissent. Sur le long terme, cela génère des saisies à l’abattoir », témoignent les aviculteurs.

Depuis qu’ils utilisent cette machine la consommation d’antibiotiques a nettement diminué, preuve que les dindes ont gagné en bien-être. La marge des éleveurs a aussi progressé. « Alors que l’on plafonnait à 20 €/m2 de marge PA, les lots qui ont suivi l’achat de la pailleuse sont sortis entre 25 et 28 €/m2. En seulement 2 lots, sur un seul bâtiment de 1 000 m2, nous avons rentabilisé notre investissement », confient Pierrick et Sophie Le Palud. Ils ajoutent avoir commandé une 2e pailleuse de peur que la 1re tombe en panne, mais aussi pour éviter le transport d’un site à l’autre.

Pour voir l’engin en action, c’est par ici : https://www.youtube.com/watch?v=tqL8tDAsF90


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