ag-bretagne-plants-pomme-terre - Illustration La pomme de terre bretonne s’exporte
« Il faut constamment être au fait de ces évolutions règlementaires », rappelle Vincent Chamaret, directeur de Bretagne Commerce International.

La pomme de terre bretonne s’exporte

Près de 2/3 du plant de pomme de terre breton est exporté. La filière s’est organisée pour être efficace et découvrir de nouveaux marchés à l’export.

Le marché export du plant de pomme de terre a été marqué pour la campagne 2015/2016 par une nouvelle progression des tonnages, s’établissant à 90 000 t, pour un total commercialisé de 142 000 t. « Les rendements bruts ont été stables, nous avons connu une recrudescence des attaques de taupins. Le chiffre d’affaires reste dans la moyenne des 5 dernières années », résume Emmanuel Guillery, directeur de Bretagne Plants, lors de l’assemblée générale de la Sica qui se tenait à Hanvec (29). Les 3 principaux pays de destination des plants à l’export sont « l’Algérie, l’Égypte et la Tunisie. Globalement, les pays d’Afrique ont importé 7 % de plus que la campagne antérieure », chiffre le directeur. Les débouchés sont diversifiés, car 53 pays sont à inscrire au palmarès des livraisons de la campagne 2015/2016.

Moitié moins en Algérie

Pour la campagne en cours, à mi-décembre, « l’Égypte a importé 17 400 t de plants, soit une hausse de 3 700 tonnes ; la Tunisie est en progression avec 14 750 t. Reste l’Algérie, dont les livraisons s’établissaient à la fin de l’année à 6 300 t », soit plus de 2 fois moins qu’en 2015.

De son côté, Éric Bargy de chez Germicopa, estime que « les rendements en baisse ont diminué l’offre. C’est d’un côté une chance, car au vu des volumes écoulés en Algérie, les excédents auraient été bien plus importants. La nature nous a en quelque sorte rendu service ». L’augmentation égyptienne est jugée risquée. Le marché est très délicat, avec des risques d’impayés. En cas de récolte de Spunta normale, la situation aurait été comparable à la campagne 14/15 ».

Lever les obstacles à l’export

« La première difficulté pour accéder à ces marchés reste la capacité à investir, car les retours ne se font que rarement à court terme. Fait nouveau de ces dernières années, l’évolution des barrières réglementaires ou la demande de nouveaux agréments compliquent l’accès à ces marchés. Il faut constamment être au fait de ces évolutions », rappelle Vincent Chamaret, directeur de Bretagne Commerce International, invité à parler d’export. Ce à quoi Pierre Cadiou, directeur du Gopex, ajoute : « L’assise financière est essentielle, comme dans nos métiers où les délais de paiement peuvent atteindre 300 jours. Nous sommes sur un marché de niche et ne pesons pas sur les concurrents hollandais. Pour la logistique, la saisonnalité de notre activité n’intéresse pas les ports bretons, nous sommes alors pénalisés dès le départ de la marchandise ». À cela s’ajoute une réglementation différente aux Pays-Bas qui autorise des tonnages supplémentaires dans les containers des camions empruntant la route.

Pas de liste noire

Mickael Mercier, pépiniériste viticole, est constamment confronté à ces différences entre pays. « Il n’y a pas de liste noire à établir. Le marché stable n’existe pas. Il faut être en veille et en prospection continuellement. Nous avons développé un marché au Pérou il y a 25 ans, sans avoir d’a priori, à une période où le Sentier Lumineux était actif », se souvient le producteur. Parfois, la situation géopolitique aide les producteurs : « pour relancer une économie, on revient rapidement aux semences et aux plants », conclut Bernard Quéré, directeur de la FN3PT.


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