Jean-Marc Thomas, Confédération paysanne - Illustration La Conf’ veut porter plainte contre les laiteries
Jean-Marc Thomas, Confédération paysanne

La Conf’ veut porter plainte contre les laiteries

Le syndicat estime que « le fruit du travail des éleveurs est extorqué » et tente de saisir la justice. 

« L’élevage laitier est dans une situation catastrophique. Les industriels ont fait le choix stratégique de produire toujours plus, créant les conditions même de la crise que subissent leurs éleveurs rémunérés à un prix qui ne leur permet même pas de couvrir leurs coûts de production », peste Jean-Marc Thomas, de la Confédération paysanne des Côtes d’Armor. « Pourtant, la vente à perte est interdite en France. Il n’y a que pour les agriculteurs qu’on la tolère. À force de le répéter, nous avons décidé de porter l’affaire devant la justice. »

Ce jeudi 24 novembre, des membres de la Confédération paysanne se sont donc donné rendez-vous devant le Palais de justice de Saint-Brieuc. Objectif : un dépôt de plaintes pour extorsion de la part du syndicat contre les laiteries et leurs filiales opérant sur le département.

Couverture des coûts de production et revenu plancher

Cette démarche n’est pas une revendication en termes de prix. L’idée est de redonner un pouvoir aux producteurs « face à ceux qui les paient » en cherchant un moyen « pour permettre juridiquement à l’éleveur de se faire payer à un prix minimum qui assure la couverture des coûts de production et une rémunération qui reste à discuter en dessous de laquelle il ne faut pas descendre. Il serait intéressant de se baser sur les travaux des centres comptables qui fixent ce revenu plancher autour de 23 000 € pour leurs calculs. En Bretagne, cela correspondrait aujourd’hui à un prix du lait minimum de 330 à 350 € / 1 000 L… »

Du côté du syndicat, à terme, on aimerait que cette notion de revenu minimum soit intégrée dans les contrats qui lient producteurs et collecteurs-transformateurs. « Ce prix objectif plancher dû aux éleveurs servirait de base aux industriels pour construire leur stratégie d’entreprise. » En attendant, la délégation espère que le procureur « prendra au sérieux le dossier, que la justice portera un regard attentif à la détresse des éleveurs sur le terrain. »


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