Un an pour maîtriser ce process de méthanisation

À Saint-Georges-sur-Loire (49), la première unité française de méthanisation en voie sèche discontinue achève un an d’exploitation. L’installation de méthanisation de Saint-Georges-sur-Loire (49) est la première unité en voie sèche en France. La SAS Saint-Georges-Méthagri, porteuse du projet, regroupe six exploitations en élevage bovin lait, bovin viande et volailles. Elles représentent 800 ha et 8 500 tonnes d’effluents. « Nous avons choisi la voie sèche parce qu’elle est plus adaptée aux effluents pailleux de nos élevages et que nos sols peu portants auraient mal supporté l’épandage de digestat liquide », explique Jean-Laurent Jubin, président de la SAS et associé du Gaec du Pâtis Candé. Préparer les intrants Les matières entrantes sont pesées puis stockées. En moyenne, 27 tonnes d’effluents arrivent par jour sur le site. Idéalement, les fumiers doivent atteindre 30 % de matière sèche. Un critère difficile à atteindre. Il faut donc assécher. Pour y parvenir, 1 500 tonnes de marc de pommes, du fumier de cheval et de la paille sont achetées. Et pour compléter, les agriculteurs produisent des Culture intermédiaire à valorisation énergétique (Cive). Leur choix s’est porté sur un mélange de maïs, sorgho, moha, millet, tournesol et trèfles pour les couverts d’été et sur une association RGI, seigle, triticale, avoine, pois, vesce et trèfles pour les intercultures d’hiver. « Pour être rentable au regard du coût de semis et de récolte, il faut produire 6 t de MS/ha », précise Sébastien Ferrard, du Gaec du Pâtis Candé. Étape cruciale trois à quatre jours avant de charger les digesteurs, les intrants sont mélangés avec un épandeur pour homogénéiser la matière. 900 t de digestat pour 1 000 t de fumier L’unité de méthanisation en voie sèche discontinue comprend quatre garages digesteurs de 30 mètres de long sur 5,6 mètres de large et 5 mètres de hauteur. Tous les dix jours, un garage est vidé, nettoyé puis rempli avec 410 tonnes de matières dont 110 tonnes de digestat du lot précédent pour amorcer la fermentation. Le chargement s’effectue sur 3,5 mètres de haut. Dans l’année, 38 cycles sont ainsi effectués. Un plancher chauffant maintient les matières entre 55 et 60°C pendant toute la durée du cycle. Le percolat, récupéré par les canalisations au sol, est aspergé sur le haut du tas pendant quatre minutes toutes les vingt minutes. « La circulation du liquide active le développement des bactéries méthanogènes », explique le président. Pour optimiser le process, un substrat liquide à base de céréales est injecté dans le percolat. Valoriser les produits À la fin du cycle, les exploitants récupèrent le digestat en proportion des effluents apportés et de leur qualité méthanogène. Mille tonnes de fumier fournissent 900 tonnes de digestat, à 22 % de matière sèche. Le biogaz (méthane) produit est valorisé en électricité vendue 20,8 cts €/kW à EDF, con-tractualisé sur quinze ans. La chaleur d’échappement et la chaleur générée par le refroidissement du moteur approvisionnent deux habitations, le siège de la communauté de communes et un Ehpad. Un séchoir de plantes médicinales, construit sur le site, est en partie chauffé par les calories récupérées du système, l’autre partie étant assurée par une chaudière à bois. Celle-ci est alimentée par le bois issu du bocage des exploitations ; Cette prestation de séchage génère un chiffre d’affaires de 50 k€ annuel. Sabine Huet

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