bv-rennes - Illustration La perte de terre chute avec le semis direct

La perte de terre chute avec le semis direct

C’est désormais quantifié. Le semis direct permet de limiter les phénomènes d’érosion et de perte du capital terre. Il augmente aussi la fertilité du sol, surtout quand il est couplé à l’ajout de matières organiques.

« Des essais réalisés à la station expérimentale de Kerguéhennec (56) ont permis de quantifier la moindre perte de terre en semis direct ou travail superficiel. En condition de semis de blé, ces techniques permettent de réduire de 2 à 3 fois les pertes de terre qui peuvent être de 500 à 600 kg/ha en labour. En maïs, ces pertes sont encore multipliées par trois par rapport au blé », a précisé Jérémy Guil, conseiller en agronomie à la Chambre d’agriculture 35, lors d’une démonstration sur le semis direct à Saint-Marc sur-Couesnon. Une action menée le 28 octobre en partenariat entre la Chambre, la FD Cuma et le bassin versant.

Davantage de vie dans le sol

« Le travail simplifié permet aussi de réduire nettement les transferts de phosphore », ajoute l’agronome. Ces techniques permettent aussi de favoriser les microorganismes : bactéries, champignons… « Pilier de la fertilité, ils vont digérer la matière organique et fournir les éléments nutritifs aux plantes. » Moins de travail du sol favorise également le développement des vers de terre, d’autant plus qu’on apporte de la matière organique. Côté économique, labour, TCS et semis direct ont été comparés pendant plus de 10 ans sur blé à la station de Kerguéhennec. Le semis direct est en moyenne pénalisé question rendement, mais sur des essais où la conduite est la même qu’en labour. Et malgré tout, certaines années, le semis direct a obtenu de meilleurs rendements.

Adapter les variétés, les densités, les couverts…

« Nous allons faire évoluer ces essais en adaptant la conduite au semis direct pour augmenter les rendements : variétés, dates de semis, couverts végétaux avec davantage d’espèces, densité de semis 10 à 20 % supérieure… Nous avons été confrontés à une évolution de la flore : plus de gaillet, de brome… Les programmes de désherbage vont aussi être adaptés pour ne pas dépasser l’indice de fréquence de traitement du labour. » Les coûts doivent aussi être mis en parallèle, avec moins de consommation et de temps de travail pour les techniques simplifiées. C’est bien sûr la marge qui compte au final. 


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