Du lait au jus de pomme

Éleveur laitier, Gilles Guillard va devenir producteur de pommes. Une reconversion qui apporte un nouveau souffle à son exploitation. Des aides sont mises en place par la Région. « Après la crise laitière de 2009, et à l’approche de la fin des quotas, je me suis posé la question de continuer à produire du lait », explique Gilles Guillard, installé à Gaël (35) sur une exploitation laitière de 40 ha groupés, produisant 400 000 L de lait. « Le foncier est difficile à acquérir. En entendant parler des besoins en vergers, je me suis intéressé à la production de pommes en 2014. Et j’ai obtenu un contrat d’achat sur 15 ans auprès des Vergers de Châteaubourg, pour produire à terme du jus de pomme bio », retrace le producteur. « Pour le moment, les plantations sont conduites en cultures conventionnelles ; elles seront converties en bio dès que les arbres seront prêts », précise Dominique Biche, conseiller à la Chambre régionale d’agriculture qui accompagne le producteur dans son projet arboricole. Conduite sur l’exploitation, la pépinière a d’abord accueilli 16 800 pommiers, puis 6 400 autres par la suite. 21 ha ont été plantés au printemps 2016, sur un total à terme de 30 à 32 ha de vergers, produisant environ 1 000 t de pommes. Évolution du marché « Les fruits arriveront à partir de la troisième année. Avec 6 variétés différentes, le ramassage sera étalé de mi-septembre à mi-décembre, répondant au besoin du transformateur », précise le producteur qui a investi 320 000 €, soit environ 10 000 €/ha, pour cette nouvelle production : plants, palissage, matériel… Une enquête chiffre à 120 ha / an le besoin de plantations sur la Bretagne. « Par ailleurs, le marché est en évolution pour le cidre et les autres produits à base de pommes. Des nouveautés sont proposées, comme les cidres rosés ou aromatisés par exemple… Les jus de pomme sont par ailleurs portés par la demande en produits locaux », souligne Jacques Baux, producteur et responsable de la commission production de la Maison cidricole de Bretagne. La Bretagne compte 500 producteurs professionnels et plus de 2 500 ha de vergers, sur 10 000 ha à l’échelon national.

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