Une pousse de l’herbe régulière

Chez , les vaches pâturent à la fois des prairies RGA/TB et des prairies humides avec des joncs. Grâce aux choix génétiques et à l’éducation, les animaux consomment ces différents fourrages sans problème. « On a 45 jours d’avance », Ludovic Rolland, éleveur à Ploubezre (22) en zone humide, vient de faire ses mesures de pousse de l’herbe (48 kg MS/ha). L’herbe pousse bien. Cette année, il n’y a pas eu de pic de croissance, comme cela peut arriver certaines années (jusqu’à 100 kg MS/ha), mais une pousse régulière autour de 50 à 70 kg/MS/semaine. « Il pleut régulièrement quelques gouttes, aucun endroit n’est sec. » Une flore diversifiée Les vaches vont achever le 3e tour d’herbe sur 17 ha d’ici la fin du mois. Elles pâturent au fil avant sur des paddocks de 3-4 jours. La ration est complétée par 2 kg MS de maïs ensilage. En ce moment, elles sont sur une parcelle de 2 ha divisée en 3 paddocks. La parcelle - semée après maïs - est constituée de 3-4 types de trèfles, 2 variétés de RGA diploïde, fétuque des près, plantain. Une bonne parcelle pour les laitières qui sont habituées à brouter de l’herbe de qualité hétérogène. La flore est très diverse sur les prairies de Ludovic et Yannick Rolland : les terres accessibles sont constituées de parcelles saines, certaines très humides et d’autres intermédiaires. Les prairies naturelles en zone humide ont été semées il y a plus de 15 ans. Aujourd’hui, on y trouve du plantain naturel, de la houlque laineuse, du RGA, de la fétuque, du trèfle naturel, du chiendent et un peu de joncs. « Quand les vaches broutent ras, il n’y a pas trop de joncs », remarque Ludovic Rolland. « Certains disent que ce sont des parcelles pour des races à viande, mais en réalité, les vaches s’adaptent quelle que soit leur race », selon l’éleveur. Éduquer les vaches à tout type de flore Il travaille la rusticité de ses vaches en jouant à la fois sur la génétique et sur l’éducation. Il pratique depuis quelques années le croisement 3 voies : Montbéliard, Rouge suédoise, Holstein et quelques Jersiaises. De plus, il habitue ses vaches à pâturer tout type de flore et à différents stades. Ainsi, la semaine dernière, les vaches laitières sont passées d’une prairie naturelle humide à une parcelle de meilleure qualité, composée de trèfle blanc, de RGA et de fétuque. « Les vaches peuvent également pâturer sur des parcelles où le dactyle a déjà épié. » Elles entrent haut dans les parcelles (20 cm) et rasent bas (3 à 5 cm). Les vaches n’ont pas de mal à raser car elles sont habituées. Les éleveurs privilégient la quantité d’herbe produite à l’hectare, se préoccupant peu du volume par vache. Actuellement, les vaches produisent 15 L/VL (TB 40, TP 30). L’intervalle entre deux pâturages est de 50 jours cette année. Une fauche tardive Les foins ont été faits tard cette saison, vu le mois de juin pluvieux. Ludovic Rolland et son père ont fauché 13 ha mi-juillet en deux fois. Une 2e coupe d’enrubannage a été faite sur 9 ha la première semaine de juillet. L’éleveur estime que « 3/4 est de bonne qualité, 1/4 du second choix ». Une 3e coupe est prévue pour fin août/début septembre. Selon les conditions, une 4e coupe d’enrubannage pourra être faite. Ludovic Rolland apprécie le système herbager qu’il a mis en place, qui lui permet d’exploiter une ferme avec des terres difficiles. Cedapa (02 96 74 75 50) En zone humide chez Alain GUILLOU à Guimiliau (29) Tous les vêlages sont désormais terminés. 67 vaches laitières sont traites dont 25 primipares. La production de lait est de 15 kg/ VL à 49 de TB et 33 de TP. J’ai fini le 2e tour d’insémination et les génisses vont quitter les vaches laitières et retourner sur leur îlot avec un taureau. Les dernières vaches à inséminer le seront en Blanc bleu belge. Les vaches laitières et nourrices pâturent des repousses de 6 semaines, après les fauches. Avec la baisse des températures prévue en fin de semaine, l’herbe devrait continuer à pousser. J’ai poursuivi les fauches et mon stock est aujourd’hui de 80 t MS. Avec le stock de report, j’ai déjà largement de quoi couvrir les besoins du troupeau pour cet hiver. Civam 29 (02 98 81 43 94) En zone intermédiaire chez Mickaël Lucia à Remungol (56) La gestion rigoureuse du pâturage au printemps avec des paddocks bien rasés ou débrayés fin mai donne de belles repousses que nous valorisons maintenant. Sur les parcelles fauchées, l’herbe est très tendre avec du trèfle. Nous avons des stocks sur pied jusqu’au 25 juillet au moins. On a eu peu d’eau, mais l’herbe reste verte. Nos sols, peu portants l’hiver, ont une bonne réserve hydrique qui permet de prolonger le pâturage en été. Les 92 VL ont du pâturage et 4 kg MS de maïs ensilage, sans correcteur, avec un accès limité à une heure maximum. La production moyenne est de 20,6 litres /VL/j (TP = 32,5, TB = 43,1) avec toujours 2 lots (double et monotraite). Civam AD 56 (07 85 26 03 02) En zone humide chez Samuel Duguépéroux à Gahard (35) Plus de 55 ha de foin. 25 ha ont été fauchés il y a 10 jours avec un rendement de 5 t MS/ha. Avec ce qu’il reste à couper, les stocks de sécurité consommés cet hiver sont retrouvés. Je suis content d’avoir mené mes 6 lots au fil avant. Les prairies ont été bien rasées, sans gaspiller ni abîmer. Il reste un lot au fil avant qui pâture de l’herbe haute. Les autres sont sur des parcelles entières. J’aurais de l’herbe tout l’été. Depuis 10 ans, je n’ai jamais eu à affourager l’été. C’est l’avantage de travailler avec de la prairie permanente en zone humide. Même si la prise de décision est difficile cette année pour la gestion de l’herbe, c’est une bonne année fourragère. Adage 35 (02 99 77 09 56)

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