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L’affouragement en vert, une solution pour qui ?

Avec l’agrandissement des troupeaux et des robots de traite, les surfaces accessibles au troupeau laitier diminuent. Certains éleveurs se posent la question de passer à l’affouragement en vert. Analyse.

Compte tenu du coût généré par une ration à base d’ensilage maïs, exigeante en complémentation azotée, des éleveurs s’interrogent sur l’intérêt de l’affouragement en vert. On pense souvent aux inconvénients liés à cette technique : investissement dans une remorque faucheuse auto chargeuse distributrice, contrainte de distribution, présence constante des animaux dans le bâtiment… Elle comporte également des avantages comme la valorisation des pâtures non accessibles, la diversification de la ration, la diminution du taux de concentrés azotés, le maintien de la production laitière avec de l’herbe, la valorisation des couverts végétaux ou encore la diminution des fauches pour l’ensilage ou le foin…

5 questions clés à vérifier

Avant de réaliser un tel investissement il faut étudier l’intérêt de l’affouragement en vert dans son exploitation en vérifiant 5 critères clés. Au premier rang d’entre eux : la surface accessible par vache. Si elle est supérieure à 25 ares par vache, il faut privilégier le pâturage qui a des coûts inférieurs de 50 € à 90 € la tonne de MS. Avec ces surfaces pâturables en herbe, il est difficile de valoriser plus de 1 tonne en vert qui ne permet pas de bien amortir l’investissement. Deuxième critère important : le bâtiment. Peut-il s’adapter à l’affouragement en vert ? Cette technique demande d’avoir une place par vache à l’auge et un volume de stockage suffisant pour les déjections. Troisième critère : l’organisation du travail.

Le temps nécessaire à l’affouragement en vert, à savoir près d’une heure par jour passe-t-il dans le planning quotidien ? 4e critère : la quantité d’herbe et de dérobées à valoriser à la place du maïs. Pour des quantités inférieures à 1,4 tonne par vache, il sera difficile de rentabiliser l’investissement surtout dans des troupeaux à moins de 60 vaches. Enfin 5e question clé à se poser : suis-je prêt à mettre en place un planning de suivi des fauches ? Les fauches pour l’affouragement en vert doivent être suivies comme pour une conduite au pâturage. Une mauvaise gestion des stades de récolte et du débrayage de certaines parcelles, en pleine pousse, pour de l’ensilage entraîne une baisse importante de la qualité de l’herbe.

Mode de calcul

Pour calculer le coût de distribution à la tonne de MS, il faut diviser le coût du matériel par vache et par an par la quantité valorisée : exemple 90 € par vache pour valoriser 1,7 tonne représente un coût de 53 € par tonne MS distribuée.

Remplacer au moins 1,4 tonne de maïs

La technique de l’affouragement est donc plutôt réservée à des exploitations de plus de 60 vaches avec peu de surface accessible par animal, dont l’objectif est de remplacer au minimum 1,4 tonne de maïs et qui maîtrisent la gestion des surfaces en herbe. La mise en place de surface en herbe sur des parcelles éloignées qui permet d’améliorer les rotations, la diversification des rations favorable à la santé du troupeau sont des éléments difficilement chiffrables. Mais ce sont des arguments à prendre en compte en faveur de cette technique. Paul-Gilles Posseme / XPertia


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