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Une rentabilité inférieure au prévisionnel en méthanisation

Avec 200 unités de méthanisation agricoles en France l’objectif de 1 000 pour 2020 sera dur à atteindre. De plus, une étude révèle les failles des installations françaises dont 65 % n’atteindraient le niveau de rentabilité prévu.

Les objectifs pour le développement de la méthanisation sur le territoire sont très ambitieux. Le Plan énergie méthanisation autonomie azote (EMAA), lancé conjointement par le ministère du Développement durable et le ministère de l’Agriculture en 2013 a pour objectif 1 000 méthaniseurs à la ferme à l’horizon 2020. « Aujourd’hui, on dénombre 200 unités de méthanisation agricoles en France dont 40 se trouvent en Bretagne. Nous sommes donc très loin de l’objectif fixé par l’État. Cette filière jeune ne connaît pas un développement régulier et il demeure sans cesse nécessaire de valoriser les retours d’expériences des unités en fonctionnement pour définir les meilleures conditions de progression futures » déclare Hervé Gorius, de la Chambre régionale d’agriculture lors du forum interrégional énergie-climat le 22 janvier, à Acigné (35).

412 000 t  d’intrants méthanisés en Bretagne

Le modèle développé en France est totalement différent du modèle allemand qui utilise principalement des cultures pour faire fonctionner ses méthaniseurs. « En Bretagne, ce sont au total 412 000 tonnes d’intrants composés principalement d’effluents d’élevage, de végétaux et de déchets agroalimentaires qui entrent dans le process de méthanisation. » Pourtant, les modèles économiques associés à ces projets sont encore loin de donner une vision claire de la rentabilité. C’est pour cela que, durant l’année 2015, l’ensemble de la filière a souhaité dégager des perspectives. Un état des lieux permettant de cerner les atouts et les limites des unités existantes a été réalisé dans le but de hiérarchiser les actions à mener et de proposer des recommandations pour consolider l’essor de la filière.

44 unités agricoles enquêtées

L’étude menée par le cabinet E-Cube a concerné 54 sites, dont 44 agricoles, en fonctionnement depuis 2013 soit 40 % du total. « Les principales difficultés opérationnelles rencontrées résultent de 3 causes principales : des équipements non adaptés aux origines multiples des substrats entrants, mais aussi des problèmes de conception entraînant des dysfonctionnements du procédé de méthanisation. Ils ont constaté des pannes et des arrêts de la cogénération liés à des coupures de réseau et à un manque de fiabilité de certains matériels.

La dernière difficulté est l’approvisionnement en intrants complémentaires aux substrats agricoles avec compétition d’usage sur certaines matières », indique Hervé Gorius. D’un point de vue économique, 65 % des unités enquêtées déclarent une rentabilité inférieure au prévisionnel. Un constat qui s’explique par des pertes de recettes induites par les problèmes techniques rencontrés et la sous-estimation des charges de conduite et de maintenance. « C’est une filière qui demeure en phase d’apprentissage et dont les modèles économiques restent à stabiliser. » Nicolas Goualan


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