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La Montbéliarde dans un système bio cohérent

David et Fabienne Morel produisent 280 000 L de lait avec 58 Montbéliardes. Le manque de surface accessible les a poussés à investir dans le séchage en grange. Un investissement en cohérence avec des bonnes valorisations de produits et des charges par ailleurs maîtrisées.

« Comme nous l’avons mis en avant lors des derniers rendez-vous de l’association, la Montbéliarde peut trouver sa place dans un troupeau mixte, être productive et performante économiquement, ou encore s’adapter à la robotisation. Elle peut aussi s’inscrire dans un mode de production biologique », a souligné mardi Olivier Forest, président de Montbéliarde 35, lors de la porte ouverte organisée à l’occasion de l’assemblée générale du syndicat. Sur l’EARL du Puits Gautier, basé à Noyal-sur-Vilaine, la Montbéliarde a remplacé la Prim’Holstein à partir de 1995, dans le but d’augmenter les taux notamment. Les deux associés, David Morel et sa femme Fabienne, ont converti leur système à l’agriculture biologique en 1997. Aujourd’hui, ils produisent 280 000 L de lait bio, avec 58 vaches montbéliardes, sur 63 ha de SAU, dont 55 ha de SFP.

30 ha dédiés à la fauche en plus du pâturage

« Seuls 13 ha sont accessibles pour les laitières. Nous avons donc de la fauche sur 30 ha supplémentaires. Plus difficile à sécher, la première coupe est stockée en ensilage. Les 3 à 4 coupes suivantes sont séchées dans le séchoir en grange, installé en 2008. La dernière coupe est en affouragement en vert. » Avec deux cellules de 900 m3, soit 80 t de foin chacune, le séchoir a représenté un coût d’environ 140 000 € avec la griffe. Les éleveurs ont réalisé beaucoup de travaux par eux-mêmes : seuls la charpente, le fibrociment et la griffe ont été posés par des entreprises extérieures. Le producteur cultive 4 à 5 ha de maïs, et quelques hectares de méteil récolté en grain. Constitué d’épeautre (peu acidogène), de pois, de féverole et d’avoine, le méteil est mélangé aux autres fourrages. « Je n’ai pas acheté de correcteur azoté depuis deux ans », fait remarquer David Morel. L’exploitation affiche une moyenne d’étable à 5 336 kg, avec un TB de 42,4 et un TP de 32,1 (chiffres 2014/15).

Plus-value de 20 €/1 000 L

L’EARL du Puits Gautier affiche une plus-value de 20 €/1 000 L sur le lait payé, par rapport aux autres producteurs bio du département. « La plus-value est d’ailleurs la même entre les éleveurs en race montbéliarde et l’ensemble des producteurs, en conventionnel », précise Arnaud Frin, animateur des syndicats de races laitières 35. L’EARL du Puits Gautier bénéficie par ailleurs d’un produit veaux bien supérieur, du fait des croisements. « Avec des charges opérationnelles par ailleurs réduites, un prix payé en bio supérieur de 100 €/ 1 000 L environ, l’atelier lait de l’exploitation dégage une marge brute de 448 €/1 000 L. »

7,1 lactations en moyenne

Sur l’élevage, les vaches vieillissent, elles font en moyenne 7,1 lactations. Car la vente de veaux croisés est un autre débouché important de l’exploitation. « Je fais des IA en Montbéliarde sur 25 à 30 femelles. Les autres sont inséminées en Blanc-Bleu Belge, sauf les génisses que je ne souhaite pas garder qui reçoivent de la semence limousine pour des vêlages plus faciles. » Autre particularité de conduite sur l’élevage, les vêlages sont groupés de fin juillet à fin octobre, ce qui porte l’âge moyen au vêlage à 35 mois. « Nous souhaitons améliorer ce critère en faisant vêler certaines génisses à 24 mois. » L’IVV est, par contre, excellent à 367 jours (contre 413 j en moyenne départementale), avec un taux de réussite en 1re IA de 69 % sur les vaches. Conséquence positive des vêlages groupés : « Pendant environ 5 semaines, nous sommes en monotraite, de mi-juillet à fin août », apprécie le producteur. Agnès Cussonneau


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