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Sous-traiter l’élevage des génisses ?

Arrêter l’élevage des génisses pour acheter des génisses amouillantes ? Si un gain peut être au rendez-vous, les options ne sont pas sans risque et nécessitent une analyse personnalisée.

Entre 850 € et 1 400 €, c’est le coût de production moyen d’une génisse de renouvellement de type Prim’Holstein (PH). Variable selon le système de production, c’est le critère qui va déterminer l’intérêt économique de sous-traiter l’élevage des génisses chez un tiers ou d’abandonner l’élevage des génisses de renouvellement. Autres éléments d’arbitrage : le risque sanitaire, l’impact sur le temps de travail et les bâtiments d’élevage.

Besoins de trésorerie

M. Dupré dispose de 350 000 litres de lait avec 45 vaches PH. Le taux de renouvellement est de 27 % et les veaux femelles (20 par an) sont conservés chaque année. Jusqu’à présent, M. Dupré élevait toutes ses femelles et vendait le surplus en génisses amouillantes. En optant pour l’arrêt d’élevage des génisses, et compte tenu des hypothèses retenues, l’éleveur pourrait obtenir un gain de 1 490 € de revenu. Les croisements avec une race à viande pourront alors être judicieux pour une meilleure valorisation des veaux vendus. Il faut aussi noter que l’achat des génisses amouillantes augmentera les besoins de trésorerie. Attention cependant aux mouvements d’animaux entre les élevages qui comportent de nombreux risques sanitaires. De plus, l’achat de génisses amouillantes ne permet pas de tenir un schéma génétique. Cette orientation ne sera donc pas à conseiller pour les élevages à forte production laitière.

Cultures de vente

Si M. Dupré décide de déléguer l’élevage de ses génisses de renouvellement à l’extérieur, la perte de revenu pourrait être légère en prenant le postulat d’un coût de pension de 1,5 € par jour et par animal, et s’il est en mesure de convertir un maximum de SFP libérée en cultures de vente. Cette dernière variable contribuera fortement aux écarts de rentabilité entre les hypothèses. D’autre part, la différence majeure par rapport à l’option précédente, c’est que l’éleveur reste maître de son plan d’accouplement. Par contre, même s’ils sont moins importants que dans la première hypothèse, les risques sanitaires restent élevés compte tenu des mouvements d’animaux.

Dégager du temps

La mise en place de l’une de ces hypothèses nécessite d’être très vigilant sur plusieurs aspects. L’exploitant reste dépendant du niveau sanitaire des génisses amouillantes achetées, de l’évolution de leur prix et des marges dégagées sur les hectares libérés. L’option de mise en pension est elle peu rentable sur le papier. La délégation permet surtout de dégager du temps. Côté main-d’œuvre, si on prend en compte 18 heures par génisse élevée par an, l’arrêt de l’élevage des génisses permettra à M. Dupré de dégager 306 heures, soit près d’une heure par jour. Ce n’est donc pas négligeable. Par ailleurs, la spécialisation sur le seul suivi des vaches laitières va simplifier le travail, permettre un meilleur suivi d’élevage et donc favoriser l’amélioration de la rentabilité de l’atelier. Autre élément d’arbitrage, la délégation des génisses permet de libérer de la place dans les bâtiments pour absorber du lait supplémentaire sans avoir à investir dans de la construction. Dernier élément de la décision, l’externalisation de l’élevage des génisses limite la pression azotée sur l’exploitation. C’est là que cette option prend tout son sens. Emmanuel Étesse / Cogedis

Simulations : Monsieur Dupré dispose de 45 VL, 350000 l, 27 % de renouvellement, 20 veaux femelles conservés à l’année.


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