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Internet pour la vente en circuits courts, une possibilité

Permettant l’accès à un public élargi, la vente de produits alimentaires en circuits courts est une option intéressante, qui réclame toutefois du temps.

Cette année, le rendez-vous Circuits courts de la Chambre d’agriculture était centré sur la réglementation sanitaire et commerciale. Un atelier était dédié à la vente sur internet. « En 2015, la France compte 43,8 millions d’internautes (plus de 8 foyers sur 10), avec 34,7 millions ayant déjà réalisé au moins une fois un achat en ligne », a commencé Magali Lambert, chargée de mission tourisme et circuits courts à la Chambre d’agriculture de la Manche.

D’abord les prix

« Internet est de plus en plus utilisé : dans 60 % des parcours d’achat aujourd’hui. Les gens y recherchent d’abord les prix, les horaires d’ouverture et la localisation. » Bien développée pour les voyages, l’électroménager, la vente en ligne des produits alimentaires est plus récente (3 – 4 ans), portée par le drive. Pour la vente en ligne de produits locaux, différents modes de fonctionnement existent. « J’ai remarqué qu’il était intéressant de mettre les prix, car les consommateurs recherchent cette information », témoigne une productrice en vente directe. « Les prix peuvent être différents de ceux des voisins, il faut savoir expliquer pourquoi, cela peut être dû au système de production… En tout cas, les prix ne peuvent être inférieurs aux coûts de revient, on ne peut pas brader des produits de qualité », précise une éleveuse.

Pour se faire connaître sur internet, le référencement payant sur moteur de recherche peut être intéressant sur une période courte. « Il est aussi possible de s’inscrire sur “Google my Business” et de créer une fiche entreprise », note Magali Lambert. La newsletter, les Emailing commerciaux sont d’autres solutions… La livraison à domicile, avec ou sans frais de port, ou en points relais est possible… « Dans le système des ruches, le producteur verse 8,35 % du prix au responsable de ruche, et 8,35 % au système “La Ruche qui dit oui”. Des drives fermiers Bienvenue à la ferme ont également été mis en place, dans le Finistère et le Morbihan en Bretagne. Ils restent dans la main des producteurs, mais les coûts de fonctionnement sont similaires. »

Des mentions à préciser en ligne

Plus précisément sur les achats en ligne, un délai de rétractation de 14 jours existe sauf exceptions : pour les biens périssables notamment, ou personnalisés. Les moyens de paiement acceptés et les restrictions de livraison doivent être mentionnés au début de la commande, et il faut ajouter une mention lors de la validation de la commande, par exemple « commande avec obligation de paiement ». Obligatoires, les conditions générales de vente doivent être « mises à disposition du consommateur, facilement reproductibles et conservables. » La loi Informatique et liberté (Cnil) impose aussi certaines règles (consentement, moyen de se désabonner, afficher son identité, durée de conservation des données…).

Transports réfrigérés, surgelés

La vente de produits par correspondance convient mieux aux conserves et aux boissons qu’aux produits frais, avec des livraisons en points relais ou à domicile, via Colissimo par exemple. « Con-venir d’un créneau horaire de livraison est aujourd’hui possible. La Poste met par ailleurs en place une filiale “Chronopost Food”, avec des transports possibles en réfrigéré et surgelé. Le suivi de la température peut être demandé. » Côté réglementation sanitaire, si les produits sont livrés directement au consommateur, le statut de « remise directe » s’applique, si les produits transitent par un intermédiaire, propriétaire ou non, ce sera le statut « agrément sanitaire » ou « dérogation à l’agrément sanitaire ». S’agissant de la réglementation commerciale, les informations suivantes sont à noter sur les denrées alimentaires : dénomination de vente, poids net ou volume net, prix en € TTC + prix à l’unité de mesure (kg ou litre), liste des ingrédients par ordre décroissant, mentions des allergènes et des additifs, DLC (date limite de consommation) ou DDM (date de durabilité minimale), conditions d’utilisation et de conservation. Agnès Cussonneau

Valoriser son offre locale

« Les scandales alimentaires ont jeté la suspicion sur nos assiettes. Les gens ont besoin de réassurance et les produits locaux y répondent. L’origine locale humanise les produits et crée du lien avec l’amont », précise Esther Huguenel-Durand, consultante en image de marque et innovation produit. Les produits locaux répondent aussi à d’autres attentes des consommateurs : spécialité du terroir, saveurs typiques, soutien de l’économie locale, moins d’émissions de carbone…

« Mais le consommateur a besoin de preuves. Et l’origine locale ne peut constituer le seul message. La notion de plaisir est aussi importante à mettre en avant. Avant de se lancer, il faut savoir quelle histoire on veut raconter, en fonction de ce qu’il y a de particulier chez soi. Pour valoriser son identité de producteur, on peut rester simple en axant la communication sur le nom de la ferme ou son propre nom. Les supports d’expression doivent rester lisibles (on ne peut pas tout dire sur un emballage), et être cohérents les uns avec les autres », conseille la consultante.


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