ovin-agneau-gras-limiter-abattoir-declassement - Illustration Combattre des teneurs en gras élevées

Combattre des teneurs en gras élevées

Les livraisons d’agneaux en ce début d’année ont présenté des taux de gras importants. Bergerie de Bretagne rappelle à ses adhérents les leviers techniques à suivre pour limiter les déclassements de carcasses à l’abattoir.

« Le taux de certification des agneaux s’est dégradé en 2013 pour atteindre 65 % », rappelle Coralie Chaumeny, technicienne ovine à Bergeries de Bretagne. Le non respect de l’âge reste une des causes de non conformité. Mais ce point s’est fortement amélioré. Par contre, c’est surtout en 2e évaluation, en frigo, que les carcasses sont déclassées et tout particulièrement à cause de l’aspect et de la couleur du gras. « On a atteint jusqu’à 20 % des apports classés en gras – catégories 4 et 5 de la grille Europ –  certaines semaines en ce début d’année », alerte Hervé Chapon, direction des achats en vifs à SVA. Les actions cette année ont donc concerné cette thématique, reprise aussi lors de l’assemblée générale de Bergeries de Bretagne qui s’est tenue le 15 mai 2014 à Lamballe (22).

Plus de fibres et moins d’excès d’amidon

Le gras « brun rouge » est celui qui pose le plus de problème, c’est la cause de déclassement la plus courante mais son origine est la moins connue. « Ce type de gras provient de l’oxydation de graisses insaturées et de l’accumulation dans le gras de pigments liés à l’éclatement de globules rouges », explique Hervé Dutilh, chef de produits ruminants au Gouessant. Les acides gras vont constituer le gras de couverture. Ils proviennent soit directement de l’alimentation, soit sont issus des acides gras volatils des fermentations du rumen.

Aussi, le levier principal d’action tourne autour de l’alimentation. « Il faut dans un premier temps, éviter les chutes de pH dans le rumen », conseille-t-il, par la surveillance des nourrisseurs, un nombre de places à l’auge suffisantes limitant les prises d’aliments en « dents de scies ». De plus, en renouvelant les distributions et en apportant du fourrage appétant, la consommation de fibres doit être sollicitée en permanence pour maintenir la flore cellulolytique. Enfin, le choix de l’aliment concentré est important  pour favoriser ces fermentations cellulolytiques dans le rumen. « Il faut favoriser l’apport d’amidon lent, avec de l’orge et du maïs, des céréales riches en paroi et incorporer des glucides membranaires non acidogènes comme les coques de soja et les pulpes de betterave », conseille le spécialiste.

Miser sur le potentiel laitier des brebis

De plus, l’usage de la bascule permet de trier les animaux régulièrement, de les alloter pour les rationner si besoin. La qualité du gras se joue dès la naissance. « Aussi, il vaut mieux différer les apport de concentrés en fin de gestation aux brebis, pour réparer la lactation et optimiser les taux de croissance dans les 40 premiers jours de vie des agneaux », présente la technicienne en détaillant le plan d’alimentation. Carole David

L’avis de Coralie Chaumeny, Bergerie de Bretagne

On pourrait être tenté de gagner un à deux kilos par agneau… Un raisonnement qui coûte cependant cher. Pour un Agneau de nos régions de 18 kg, classé en R3 dans la grille Europ, on peut espérer un prix de vente à 135 € en semaine 50 par exemple. Mais si on diffère son départ de 7 ou 15 jours, le risque est de perdre la valorisation de la CCP et de se voir attribuer une pénalité sur le gras à 1,22 €/kg pour le passage en catégorie R4. Cela revient à une perte évaluée à 28 €/animal, à laquelle il faut rajouter le coût alimentaire pour la période supplémentaire, estimé à 6 €/agneau par l’Institut de l’Élevage.


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