porc-paille-stephane-brelivet - Illustration Porcs : une filière sur paille en ébauche

Porcs : une filière sur paille en ébauche

Insatisfaits des labels existants, 25 producteurs bretons montent une filière de production sur paille. Ils sont soutenus par un industriel.

« Contrairement à la volaille, le porc label ne se démarque pas suffisamment du conventionnel. Il est élevé sur caillebotis ». Stéphane Brélivet, éleveur à Daoulas (29), à l’initiative de la démarche, est convaincu de la nécessité d’évoluer pour répondre aux nouvelles demandes des consommateurs. « Il y a une opportunité. Les jeunes intègrent de plus en plus les critères de bien-être animal dans leurs actes d’achat ». Avec une dizaine d’autres producteurs de la région, il crée une filière de porcs élevés sur paille, respectant un cahier des charges strict. Ils ne sont pas seuls. L’industriel Fleury Michon s’engage dans la démarche pour transformer une production de 50 000 porcs par an. Un début, pour Stéphane Brélivet, qui se projette un peu plus loin. « Je suis convaincu qu’il y aura de la place pour d’autres éleveurs et que l’on peut envisager un volume de production supérieur ». Les porcs seront abattus à l’abattoir du Faou et, très probablement, dans un abattoir d’Ille-et-Vilaine. Le prix des animaux sera basé sur le prix de l’aliment, indépendamment du prix du marché du porc breton. « Dans les conditions actuelles, le prix se situerait autour d’1,90 € du kilo ».

Usage modéré des intrants

Le cahier des charges impose l’élevage de la totalité des animaux sur paille, à l’exception des maternités. La taille maximale de l’atelier est fixée à 100 truies, sur une exploitation limitée à une centaine d’hectares, « ce qui correspond au travail de 2 UTH ». Les éleveurs qui adhèrent à la démarche ont la possibilité de faire évoluer leur système progressivement. La charte prévoit un usage modéré d’antibiotiques et d’hormones de reproduction, une fabrication partielle des aliments à la ferme (95 % des ingrédients d’origine France, à terme)  et la MAE (mesure agro-environnementale) monogastrique qui comprend un volet restrictif de l’usage des traitements phytosanitaires (IFT herbicides réduit de 40 % en année 5 par rapport à l’IFT de référence du territoire et IFT hors herbicides réduit de moitié). L’organisation non gouvernementale Green Cross et le grossiste Métro soutiennent également le projet. Bernard Laurent


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article