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Le trèfle violet gagne à être connu

Légumineuse la plus facile à associer à une graminée, le trèfle violet mérite d’être réintroduit dans les systèmes fourragers. Il est possible de le semer jusqu’au 1er septembre.

Le trèfle violet a été banni des systèmes fourragers au début des années 70. Parce qu’avec l’azote à pas cher, c’était plus facile de mener des graminées pures. Parce qu’à l’époque, le trèfle violet avait la mauvaise réputation d’une plante difficile à sécher et à conserver. Aujourd’hui, avec l’enrubannage et l’ensilage, ces inconvénients sont rangés au placard du passé. Ces techniques de conservation sont particulièrement bien adaptées à cette légumineuse  car son pouvoir tampon est plus faible que celui de la luzerne. Sans compter que le trèfle violet contient une enzyme qui limite la dégradation des protéines. Préfané à partir de 30 % de MS, il est possible de se passer de conservateur, même si cet objectif est difficile à atteindre en 1re coupe. Les ensilages de trèfle violet sont généralement plus stables que ceux de luzerne.

La luzerne du bocage breton

Contrairement à la luzerne, le trèfle violet s’implante mieux en sol acide. À condition de rester au-dessus d’un pH de 5,5. Mais, il craint par contre les périodes de sécheresse. C’est pourquoi, on l’appelle aussi la luzerne du bocage breton. Avec des avantages aussi en matière d’implantation : d’une part, parce qu’il n’y a pas besoin d’inoculer la semence ; d’autre part, parce que plus agressif que la luzerne au démarrage, il concurrence mieux les adventices. À condition que les limaces, les tipules et les sitones ne prennent pas le dessus.

Un semis avant le 26 août

Le semis s’effectue classiquement avec un semoir à céréales à un écartement idéal de 12-15 cm. Pour une bonne germination, attention aux semis trop profonds : 1 à 2 cm est idéal. En semis d’été, tout doit être en terre pour le 1er septembre pour permettre une bonne installation de la culture avant l’hiver. Réaliser un semis avant le 20 août permet de sécuriser l’implantation car chacun sait que les légumineuses ont besoin d’un cocktail à trois ingrédients pour se développer : chaleur, lumière et humidité. À noter toutefois que des agriculteurs réalisent des semis sous couvert de méteil en hiver.

Les vaches apprécient

Avec un ensilage ressuyé (35 % MS) et bien conservé, l’introduction de trèfle violet dans la ration permet de maintenir les performances laitières avec un apport de concentré énergétique en substitution d’un correcteur azoté. Les résultats avec une ration mixte ensilage trèfle violet et maïs permettent des productions laitières supérieures à celles obtenues avec luzerne. Des références étrangères montrent qu’une ration pâturage seul avec seulement 2 kg de concentré permet d’atteindre 32 kg de lait. Le mélange trèfle violet graminée facilite le pâturage.

La pérennité du trèfle est de 2 à 3 ans, mais de nouvelles variétés longue durée permettent d’aller au-delà de 3 ans. En laissant fleurir après la première coupe, on favorise aussi la reconstitution des réserves qui est favorable à la pérennité de la culture. En fauche, 3 coupes, voire 4 par an, sont possibles. Le rendement atteint alors de 9 à 11 t/ha MS (voire jusqu’à 13 t/ha MS). À condition de lui avoir donné à manger : le trèfle violet est gourmand en potasse (26 kg/t MS) et assez exigeant en phosphore (7 kg/t MS). Didier Le Du


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