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Pyrale : méfiance !

La pyrale est le ravageur principal du maïs en France. Très présente dans le Sud, elle remonte progressivement, pour atteindre aujourd’hui l’est de la Bretagne. Agronomie, lutte naturelle ou chimique… des solutions existent…

En 2014, la pyrale a sévi principalement sur les secteurs de Lamballe, Mauron, Malestroit, Questembert, Nivillac ainsi que dans quelques parcelles du centre et Sud-Finistère. C’est un insecte de l’ordre des lépidoptères. L’adulte est un papillon de 25 à 30 mm d’envergure. La femelle pond 15 à 20 œufs à l’aisselle des feuilles, de mai à début juillet. Les larves éclosent au bout de 15 jours, creusent des galeries dans la tige de maïs et peuvent migrer ensuite dans les épis.

Les symptômes d’une infestation se traduisent par de petites perforations sur maïs jeune, de la verse ou des cassures sous la panicule sur maïs développé. En fin de cycle, les larves attaquent les épis et creusent des galeries, portes d’entrée des champignons type fusariose.

[caption id=”attachment_1425″ align=”aligncenter” width=”225″]Pyrale-larve-mais-perte Une larve de pyrale par pied, c’est – de 4 % de rendement. Ces pertes peuvent aller jusqu’à 15 q lors de fortes infestations.[/caption]

Des conséquences sur le rendement et la qualité

Les premières conséquences d’une attaque de pyrales sont des difficultés de battage liées aux plants cassés, et une détérioration de la qualité de récolte. Les pertes de rendement peuvent aller de 5 à 30 %. La présence éventuelle de champignons, type fusariose, entraîne des mycotoxines et est plus difficilement chiffrable.

L’agronomie joue un rôle important pour limiter le développement de l’insecte. La présente de fortes populations l’année précédente, le non-broyage des résidus de récoltes, les rotations courtes, un précédent maïs et des conditions climatiques hivernales douces et humides sont autant de conditions propices à l’éclosion des jeunes larves et à leur développement. La lutte contre la pyrale et les mouches en général est très difficile. On connaît les facteurs favorables à son développement, mais il est très difficile de prévoir leur arrivée. À Triskalia, deux types de lutte sont conseillés : la lutte naturelle avec les trichogrammes Trichosaf et la lutte chimique avec le Coragène.

[caption id=”attachment_1426″ align=”aligncenter” width=”300″]pyrale-mais-larve Les perforations de la pyrale sont une voie d’entrée de Fusarium, à l’origine de la production de mycotoxines.[/caption]

La lutte naturelle efficace

Le trichrogramme est un insecte hyménoptère parasitoïde, capable de tuer dans l’œuf la future chenille de pyrale. Il est de la même famille que les abeilles et est complètement inoffensif. Les trichogrammes sont introduits dans des plaquettes (4 000 à 4 600 femelles par plaquette). Ces plaquettes sont ensuite disposées manuellement à l’aisselle des feuilles, de façon homogène dans la parcelle, à raison de 30 par hectare. Il faut compter 15 à 20 minutes de pose par hectare. Les premiers insectes émergent un à deux jours après la pose, les autres suivent pendant une période de 15 à 18 jours. Les pontes des adultes lâchés relancent les cycles biologiques des parasitoïdes.

Cette méthode de lutte a pour avantage d’être facile à mettre en œuvre, efficace, respectueuse de l’environnement et des auxiliaires. Elle est aujourd’hui commercialisée par Triskalia en partenariat avec De Sangosse. Elle nécessite cependant de commander les plaquettes de 2 à 3 mois avant l’application.

La lutte chimique à associer au piégeage

Homologué sur maïs ensilage et grain à raison de 125 ml/ha, le Coragène permet de lutter efficacement sur les œufs et sur les larves de pyrale. L’utilisation de cette solution est à effectuer en fonction de l’estimation du risque. L’efficacité sera conditionnée par le bon positionnement du produit. Cette solution présente une bonne sélectivité sur les auxiliaires, permettant aux populations naturelles de se maintenir. Les résultats sont peu dépendants des conditions climatiques. Pour être efficace, il faut intervenir au bon moment, d’où l’intérêt de l’utilisation de piège pour connaître la dynamique de vols et évaluer les risques.

Afin de prévenir les vols de mouches, il est nécessaire de mettre en place des pièges. Il en existe de deux types. Les pièges à phéromones permettent de déterminer avec certitude la nature d’un vol. Les pièges lumineux, plus contraignants d’utilisation, captent à la fois les adultes mâles et femelles. Grâce aux observations de ces pièges, il est possible de déterminer au mieux les dynamiques de vol, et ainsi de déclencher ou pas une intervention.

Le réchauffement climatique, l’évolution des techniques de cultures sont favorables à de nouveaux prédateurs. La pression environnementale est de plus en plus forte. Afin de maintenir le potentiel de rendement de nos cultures, il faut anticiper de plus en plus les moyens de lutte. La lutte naturelle est à privilégier, mais, lorsque cela n’est pas possible ou trop contraignant, la lutte chimique reste une solution. André Yvinec / Triskalia


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