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Combien d’azote produit la ferme morbihannaise ?

Plus de vaches laitières et de pondeuses, moins de truies et de volailles de chair dans le Morbihan. Où en est la production de fertilisants organiques ? L’observatoire de l’azote nous livre des résultats.

Les normes ont évolué. Une vache laitière produit plus d’azote aujourd’hui qu’elle n’en produisait en 2011, du point de vue réglementaire. 105 kg d’azote, en moyenne, selon les calculs du contrôle laitier (en fonction de la production laitière et du temps passé en pâture), contre 85 unités auparavant. La différence est significative, carau total, 3 000 tonnes supplémentaires d’azote organique virtuelles sont à épandre sur le foncier morbihannais (9 kg/ hectare). La production d’azote organique est donc difficile à comparer aux années précédentes. Mieux vaut regarder du côté des effectifs animaux et des quantités résorbées pour avoir une idée plus précise de la situation dans le département.

Transfert des effectifs vers l’Est du département

Après avoir atteint son niveau le plus bas en 2012, avec 150 000 vaches, l’effectif est remonté en flèche ces deux dernières années pour atteindre 160 000 vaches en 2014, soit le niveau de 2005. La fin des quotas laisse supposer que cette tendance sera durable, avec, en parallèle, une érosion constante du cheptel allaitant. L’évolution de l’effectif, par canton, sur les douze dernières années, montre un transfert du cheptel de l’Ouest du département vers l’Est. Le cheptel truies poursuit sa régression. L’effectif atteint son niveau le plus bas depuis 2000, avec 93 000 truies, essentiellement concentrées sur la région Centre Nord. La mise aux normes bien-être y est pour beaucoup. D’autres régions européennes en ont pourtant profité pour augmenter leur nombre de reproducteurs. La production de charcutiers s’érode également depuis 2010. Là encore, on observe un transfert géographique de la production vers l’est du Morbihan. L’abattage de volailles de chair est également en baisse sur les dernières années. Les places de poules pondeuses sont, par contre, en augmentation de 23 % (2013/2012) et concentrées dans les cantons de Malestroit, Ploërmel, Baud et Locminé.

Les productions hors-sol rejettent 55 % du phosphore

L’élevage bovin rejette 45 % du phosphore produit sur le département, le porc 23 % et la volaille 31 %. Au total, plus de 22 000 tonnes sont rejetées par les animaux. 2 200 tonnes sont résorbées (10 %) et plus de 3 000 tonnes de phosphore minéral sont achetées. Depuis 2006, la production brute organique est en recul de 10 % en raison de l’amélioration des performances alimentaires et de la résorption en pondeuses. Pour Michel Guernevez, le phosphore est un facteur limitant dans de nombreux dossiers, (pression des associations environnementales). « La baisse d’utilisation du phosphore organique limite de fait l’épandage d’azote organique et incite à l’achat d’azote minéral. Nous avons pourtant des solutions pour limiter la migration du phosphore dans l’environnement ». Des propos relayés par Jean-René Meunier : « L’azote est lessivable et doit être géré par le plan de fumure. Le phosphore est sensible à l’érosion et doit être géré par des mesures anti érosives. On sait le faire et il faut se battre pour faire reconnaître ces méthodes ».

Résorption et azote minéral

La production totale d’azote organique de la ferme morbihannaise est proche de 44 000 tonnes, en 2013. Une partie de ce volume a été résorbée pour répondre à la réglementation en vigueur. 2 860 tonnes ont été résorbées essentiellement en production de pondeuses (53 % de taux de résorption). En porc, ce taux est de 10 %. Au total, 40 860 tonnes d’azote organique ont été épandues en 2013, sur le Morbihan. 62 % de cet azote épandu provient de l’élevage de bovins. À côté de cet azote organique, il faut noter une augmentation des fertilisants azotés minéraux, de plus de 3 000 tonnes, selon Étienne Ariaux, de la Chambre d’agriculture, avec un biais lié à la méthode de répartition entre départements bretons. Au total (organique et minéral), 64 000 tonnes ont été épandues, soit une pression de 171 kg/SAU. Bernard Laurent

 


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