Alteor-prix-poulaillers - Illustration Les poulaillers trouvent difficilement acquéreurs

Les poulaillers trouvent difficilement acquéreurs

Pour un aviculteur, anticiper de plusieurs années son départ à la retraite peut permettre d’échapper à la taxation sur les plus values et de vendre dès qu’un acquéreur se manifeste.

« Un aviculteur qui approche de l’âge de la retraite doit anticiper la vente de son exploitation. Il faut commencer à y penser au moins trois ans avant d’arrêter pour bien réfléchir à la fiscalité. Car dans certains cas, c’est un tiers du montant de la vente qui part aux impôts, cela fait mal après avoir travaillé toute une carrière », conseillait Jean-Luc Lotout, de la société Altéor transaction, lors de l’assemblée générale du groupement volaille de chair de Triskalia, le 20 mars à Lanouée (56). Cette entreprise est spécialisée en transactions d’exploitation agricole depuis 2010. « En 5 ans d’existence, nous avons géré la vente de 285 exploitations dont 21 poulaillers, ce qui représente seulement 7 % de nos transactions. Le contexte de la transmission des exploitations a changé depuis 20 ans. Les capitaux engagés sont en forte augmentation, nous sommes passés des exploitations familiales à des PME agricoles. La professionnalisation de la transaction est nécessaire pour éviter les contentieux qui sont de plus en plus courants, aider à reprendre et à analyser la rentabilité des outils. »

Les poulaillers se négocient entre 20 et 92 €/m2

Jean-Luc Lotout décrit le marché de la transaction des élevages avicoles comme peu, voir pas actif. Il précise que ce n’est pas attractif au niveau des acquéreurs. Il y a aussi d’autres raisons comme des prix de vente qui ne collent pas à la valeur de l’outil ou aux difficultés rencontrées par la filière. « Souvent, les vendeurs se disent que les poulaillers valent la moitié du prix du neuf. En partant sur un prix de 250 €/m2 pour du neuf, ils souhaitent vendre à 125 €/m2. La réalité est tout autre, la moyenne de nos transactions sur des élevages de volaille se situe à 69 €/m2. Ça varie entre 20 et 92 €/m2 sur les transactions qui sont réalisées par Alteor. » Le rôle de la société de transaction est de se mettre dans la position de l’acheteur et dans celle du vendeur afin que ce soit le plus juste possible. Le conseiller doit fixer le cadre des négociations pour sécuriser la transaction, enlever les zones d’ombre et clarifier le contenu de la transaction.

[caption id=”attachment_2064″ align=”aligncenter” width=”300″]Jean-Luc Lotout, Altéor transaction Jean-Luc Lotout, Altéor transaction[/caption]

Un abattoir proche, un avantage pour la vente

Certains points peuvent être déterminants pour attirer un acheteur potentiel. « Il faut des bâtiments de qualité, entretenus et avec du matériel intérieur récent. L’autorisation d’exploiter doit être à jour. L’idéal est que les poulaillers se situent sur un site isolé et que l’acquéreur puisse en construire un nouveau. Il est important qu’un abattoir soit à moins de 100 km, c’est de plus en plus une exigence de leur part. L’acheteur sera aussi attentif au plan d’épandage, aux résultats techniques de l’élevage et au contrat de production », indique Jean-Luc Lotout. Dans la logique, chaque point fort peut se transformer en point négatif pouvant compromettre la vente ou faire peur à la banque.

Une fiscalité pénalisante

La fiscalité des exploitations avicoles est pesante et pénalisante par rapport aux autres productions. Les aviculteurs sont taxés sur les plus-values au-dessus de 250 000 € de chiffre d’affaires. « Il y a deux solutions pour éviter les plus-values. La première est de vendre des parts sociales au lieu de vendre des actifs. La deuxième est d’abaisser son chiffre d’affaires en dessous de 250 000 €. Il faut s’y prendre en moyenne deux ans avant l’année de taxation. » C’est tout l’intérêt de bien anticiper son départ à la retraite pour choisir la bonne solution et être prêt à vendre lorsqu’un candidat à la reprise se présente. Nicolas Goualan


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