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Un réglage optimum après un diagnostic de ventilation

Réaliser un diagnostic ventilation est nécessaire pour régler les problèmes de gestion de l’ambiance  d’un poulailler  qui peuvent impacter le résultat technique ou dégrader la litière. Re-paramétrer les sondes, les ventilateurs et vérifier les circuits d’air peut être la combinaison gagnante.

[caption id=”attachment_18781″ align=”alignright” width=”206″]Félix Mahé, responsable technique avicole au GDS Bretagne et Anne-Marie Lorguillous, avicultrice à Bulat-Pestivien (22). Félix Mahé, responsable technique avicole au GDS Bretagne et Anne-Marie Lorguillous, avicultrice à Bulat-Pestivien (22).[/caption]

« Depuis quelques lots, je sentais que mes résultats pouvaient être meilleurs et je me demandais comment y arriver. J’avais principalement des problèmes d’ascite et de pododermatites sur mes poulets entraînant des saisies à l’abattoir et des pénalités financières car le taux moyen de pododermatites atteignait 70 % sur les derniers lots. Mon vétérinaire-conseil m’a alors incité à réaliser un diagnostic de ventilation », témoigne Anne-Marie Lorguillous, éleveuse de poulets Princior sexés à Bulat-Pestivien (22).

Elle exploite un poulailler Britannia de 1 500 m2 datant de 1992. La ventilation est assurée par 10 ventilateurs et 4 turbines situées des 2 côtés du bâtiment et l’admission d’air est au faîtage. Félix Mahé, responsable technique avicole au GDS Bretagne est intervenu pour réaliser le diagnostic de ventilation. « Ce type de bâtiment arrivé en Bretagne au milieu des années 80 a changé à l’époque l’approche de la ventilation en aviculture. Il a permis d’exprimer le potentiel des animaux. »

0,3 m/seconde au sol à l’arrivée des poussins

« La première étape du diagnostic est de vérifier toutes les sondes de température et d’hygrométrie. Je compare ensuite les résultats que j’ai trouvés à ceux du boîtier de régulation », explique Félix Mahé. Il faut ré-étalonner chaque capteur sur les valeurs indiquées par la sonde mobile lors du diagnostic. La deuxième étape est de contrôler le débit réel de chaque ventilateur. « Lorsque l’on programme les ventilateurs dans le boîtier de régulation, il faut entrer 80 % du débit annoncé par le constructeur. Ensuite viennent parfois s’ajouter les pertes supplémentaires dues à l’usure des  moteurs, celles  des volets s’ouvrant mal réduisent le débit des ventilateurs et faussent les paramètres de ventilation. »

Vérifier régulièrement les circuits d’air au fumigène

Pour comprendre et analyser les circuits d’air de son bâtiment, il est indispensable de pouvoir les visualiser, d’où l’importance du fumigène. « Je conseille aux éleveurs d’avoir toujours de la poudre fumigène à disposition et de ne pas hésiter à faire le test de temps en temps. Si à un endroit du poulailler la litière reste humide, c’est peut-être que la veine d’air n’a pas un circuit  correct . Le fumigène permet alors de s’en rendre compte et de résoudre le problème », explique Félix Mahé.

L’ingénieur du GDS vérifie aussi la vitesse d’air au sol avec une sonde équipée d’un fil chaud. « À l’arrivée des animaux et les jours qui suivent, il ne faut pas dépasser 0,3 m/seconde de vitesse d’air au sol. À 0,5 m/seconde la température ressentie par les poussins est inférieure de 4°C comparé à 0,3 m/seconde. » Par contre, lors des coups de chaleur, il faut jouer avec cette vitesse d’air car avec 1 m/seconde l’effet rafraîchissant sur les volailles est de l’ordre de 10°C. La dernière étape du diagnostic est de vérifier les circuits d’air à l’aide de fumigènes pour visualiser les endroits du poulailler où il peut y avoir un dysfonctionnement.

Régler les entrées d’air au prochain vide sanitaire

« Sur le bâtiment d’Anne-Marie, il faut tarer les sondes dans le boîtier de régulation. Les vraies valeurs des ventilateurs sont aussi à programmer, ils sont tous paramétrés à 9 500 m3/ heure alors qu’il y a seulement 4 ventilateurs qui atteignent ce rendement les autres sont à 7 500 m3/heure. Lors du prochain vide sanitaire, il faut régler les entrées d’air situées au faîtage pour que cela soit homogène sur tout le poulailler », analyse Félix Mahé.

Cette dernière étape n’est pas simple puisque tout est à régler manuellement et à plus de 6 m de hauteur, c’est pour cette raison que l’opération est difficile en cours de lot. « Chaque bâtiment possède ses avantages et ses inconvénients, dans celui-ci tout l’art se situe dans le réglage de la veine d’air », conclut Félix Mahé. Les premières corrections de ventilation ont fait descendre le taux de pododermatites des mâles à 4 % sur le dernier lot.


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