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Quand durabilité rime avec performance

Une conduite culturale et alimentaire raisonnée à l’économie, du lait bien valorisé, des panneaux photovoltaïques… Visite du système durable du Gaec de Guimbert à Bains-sur-Oust (35).

« Le bio était le mode de production le plus adapté à notre structure, le plus aisé à mettre en place avec une logique de réduction des charges », précise Bruno Martel, associé avec Julie Collin-Renard et Jean-Marc Riot au sein du Gaec de Guimbert, converti depuis 2000. Une bonne part des parcelles se situe en zone de marais. « Et nous sommes en périurbain, cela nous a sans doute aussi poussé vers le bio. » Sans compter la plus-value sur le prix du lait (de 430 euros/1 000 L en moyenne sur la dernière campagne).

Livrant à Eurial, les éleveurs ont produit 665 000 L en 2012/13, et visent 720 000 L sur 2013/14. D’où l’importance d’affûter la conduite alimentaire du cheptel, totalisant 125 vaches laitières (moyenne d’étable de 7 000 L) et 160 génisses. Les veaux mâles sont vendus à 10 jours, mais toutes les génisses sont gardées, dont certaines vendues en amouillantes. « Cela permet de mieux trier et de réformer. »

Prise en compte des aléas

« Nous exploitons 160 ha d’herbe, une trentaine en zone de marais, 40 ha pour la fauche, 30 ha sont accessibles aux VL et le reste est plutôt utilisé pour les génisses et les taries. Les prairies temporaires qui étaient retournées tous les 6 ans auparavant, le sont désormais tous les 4 ans. Nous avons diversifié les trèfles (violet, Alexandrie). Sur les 30 autres ha de la SAU, nous cultivons surtout des mélanges céréaliers qui sont soit ensilés, soit récoltés en grains. La décision est prise en juin, en fonction des stocks d’herbe réalisés. Nous gardons quelques ha de maïs pour le moment, et faisons des essais de chicorée et de colza fourrager. »

Des cultures économiques (290 L de fuel/ha) complétées par des achats de luzerne déshydratée qui servent à l’alimentation des génisses (50 t) et la complémentation des vaches. Et 30 à 40 t de paille sont achetées tous les ans. Comme sur bien des postes de l’élevage, l’anticipation prime. « Nous achetons jusqu’à 100 t de luzerne sous forme de contrats, avec des prix généralement inférieurs à 300 euros/t. Ajustés selon les stocks, les approvisionnements en soja aussi font l’objet de contrats assez tôt en saison. »

Parmi les «Talents Tech&bio»

Lors du salon Tech&bio organisé par les Chambres d’agriculture en septembre à Valence, le Gaec de Guimbert a été retenu pour l’opération « Talents Tech&bio » qui vise à distinguer des agriculteurs bio performants. « Sur une cinquantaine de fermes candidates, 16 ont été retenues. Leurs résultats techniques, économiques, environnementaux et sociaux ont été mis en avant », explique Soazig Perche, conseillère bio à la Chambre d’agriculture 35. « Dans des productions et systèmes très différents, tous se rejoignaient sur la performance, la rentabilité et une vision à long terme. »

Du photovoltaïque sur les bâtiments

La durabilité ? Ces éleveurs innovants l’adoptent chaque jour un peu plus. 100 % des besoins électriques sont couverts grâce à des panneaux photovoltaïques. L’économie a permis de financer la construction d’un bâtiment neuf. « Nous allons prochainement faire construire un nouveau bâtiment de 200 000 euros qui sera également équipé en photovoltaïque. Il permettra de stocker le matériel et un silo qui accueillera de la luzerne livrée en camion, donc moins onéreuse. » Autre projet pour 2014-15 : un bâtiment dédié aux génisses.

Des projets bien ficelés, mais qui pourraient compromettre la transmission de l’exploitation ? Pour Bruno Martel, la réponse est non. « Quand on veut installer un jeune, c’est toujours possible. Nous l’avons fait avec l’arrivée de Julie début 2012. Sa prise de participation dans le capital est plus faible, nous privilégions la rémunération du travail. » L’ouverture et la formation prévalent chez les membres de ce Gaec dynamique, impliqués dans sa laiterie ou l’accueil de jeunes. Agnès Cussonneau


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