Gavage : jeu collectif gagnant

gavage-canard-frederic-gueho-fabien-dominique-le-corronc - Illustration Gavage : jeu collectif gagnant

Comme tous les gaveurs, Dominique Le Corronc, se posait la question du passage aux cages collectives, obligatoires au 1er janvier 2016. Lorsque son fils Fabien s’installe avec lui dans une EARL, l’élevage s’agrandit et demande une mise aux normes. Les choses se précipitent. Retour sur cet aménagement avec Dominique et Fabien Le Corronc.

En quoi a consisté ce projet ?

Le bâtiment des canards gras ne répondait plus à la nouvelle donne de l’EARL : 800 places en gavage ne suffisaient pas. Une opportunité de rachat d’un poulailler de reproducteurs dindes s’est présentée à proximité de notre exploitation. Sur un site superbe, entièrement clos dans un environnement boisé, il a suffi d’ajouter une fosse et de transformer en salle de gavage une partie des 1 500 m² de bâtiment. Nous avons ainsi créé 2 080 places en cages collectives. Cela correspond à 5 heures de travail quotidien sur 10 ou 11 jours pour chaque lot de canards. 19 à 21 repas permettent de fournir à l’abattoir des canards gavés, avec des foies gras de bonne qualité.

Que vous a apporté le changement ?

C’est sûrement mieux pour les canards, on a plaisir à les voir se toiletter, s’étirer dans les cages… Pour nous c’est un peu plus physique il a fallu repenser la technique et faire quelques ajustements. Il y a moins de régurgitation : les canards sont gavés de haut en bas, alors qu’ils l’étaient horizontalement auparavant et je pense que ça joue. Sur les premiers lots la rémunération est identique, mais on espère l’améliorer à l’avenir.

Quels conseils pour ceux qui n’ont pas encore fait le pas ?

Le choix de la cage est primordial : contention ou pas, c’est le premier point. Le reste de l’équipement en découle. Il est important que l’accès à l’eau des canards soit aisé : nous apprécions qu’ils boivent à satiété et facilement, sans gaspillage. L’ergonomie du matériel est aussi très importante : avec notre installateur, on a tout passé en revue avant l’achat. Il a une bonne expérience de son matériel et il est vrai que nous n’étions pas les premiers, et que d’autres avant nous ont « essuyé les plâtres »… Malgré tout une remise en cause est nécessaire et il faut aborder les problèmes avec un regard neuf, ne pas essayer de transposer ce que l’on faisait avant. Dans notre cas, la précédente salle de gavage avait un faible volume, pas de pad cooling, et un système de brassage en cascade (ventilateurs au-dessus des cages). Actuellement avec le cooling et le brassage en « gaine », un volume d’air dans la salle conséquent, tout est différent. C’est un challenge que le boîtier de régulation nouvelle génération nous aide à réaliser.

À combien se monte l’investissement pour votre atelier ?

Environ 190 € par place, ce qui est peu, comparé à du neuf, avec les mêmes aménagements extérieurs, en termes de construction par exemple. L’achat du terrain et du poulailler ainsi que toute l’installation sont compris dans ce prix. Le groupe électrogène, en particulier, est indispensable dans le cas d’une ventilation dynamique avec pad cooling pour les lots d’été.

Comment cela se passe en pratique ?

Triskalia volailles de chair prévoit mes mises en place régulières en fonction des besoins et de mes souhaits. Nous recevons les canards prêts à être gavés, en provenance de divers élevages suivis par le groupement. 11 jours plus tard l’abattoir Procanar de Lauzach vient les rechercher. Ce planning est établi à l’avance et pour une période de 6 mois, ce qui est facile pour l’organisation du travail. Le poids des foies et leur qualité sont pris en compte pour ma rémunération.

D’ailleurs, si vous avez d’autres questions venez me voir, une porte ouverte est organisée le 4 novembre dans mon élevage, avec les techniciens et les partenaires. N’hésitez-pas, on vous accueille ! Propos recueillis par Claire Lefort / Triskalia


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