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Femmes de Bretagne, un réseau d’avenir

Parmi les chefs d’entreprise, on ne compte aujourd’hui que 30 % de femmes. Au sein des sociétés bretonnes de plus de 10 salariés, la proportion tombe même à 7 %. Mais les choses promettent de bouger avec Femmes de Bretagne, premier réseau social dédié aux créatrices d’entreprise.

Si les femmes sont tout aussi imaginatives que les hommes lorsqu’il s’agit de se lancer dans la création d’entreprise, force est de constater qu’elles sont moins nombreuses que leurs homologues masculins à franchir le pas. Mais comment corriger cette anomalie et éviter la déperdition de bons projets et des emplois qu’ils portent en germes ?

Une Bretonne – tiens donc – a eu une intuition qui pourrait bien changer la donne. Avec le concours du Crédit Mutuel de Bretagne, Marie Eloy vient de lancer Femmes de Bretagne, le premier réseau social dédié aux femmes créatrices d’entreprise. « En fait, cette idée est le fruit d’expériences successives, explique la jeune Morbihannaise. J’ai été précédemment journaliste à la radio et je me suis intéressée à ces questions. Puis j’ai ensuite créé, avec Manuella Radenne,  une école Montessori, à Lamor-Baden, qui accueille aujourd’hui une soixantaine d’enfants. On l’a fait avec presque rien. Et c’est en voyant autour de nous toutes ces mamans avec leurs compétences fabuleuses que m’est venu ce projet de réseau ».

À l’occasion de la remise d’un prix « À 100 % pour les associations » décerné par le Crédit Mutuel de Bretagne pour le lancement de cette école, elle rencontre Jean-Pierre Denis et lui expose son idée. Passionné de création d’entreprise – il fut le PDG d’Oséo -, le président du Crédit Mutuel de Bretagne et du Crédit Mutuel Arkéa est séduit par le principe. « Marie Eloy a su trouver les mots pour me convaincre. Ensemble, nous avons essayé de bâtir un partenariat intelligent. C’est une démarche pleine de sens pour le Crédit Mutuel de Bretagne, banque territoriale, qui est le leader du financement de la création d’entreprise sur notre région avec une part de marché supérieure à 40 % ».

La solidarité pour maître-mot

Avec l’appui du CMB, ce qui n’était qu’un projet va rapidement se concrétiser autour de trois grandes priorités. « Fédérer l’ensemble des acteurs impliqués dans la création d’entreprises en Bretagne. Faire simple en proposant quelque chose qui soit accessible aux personnes non-initiées à la création d’entreprises. Et aussi, précise Jean-Pierre Denis, apporter une vraie valeur ajoutée avec un site innovant, moderne, facile d’accès ».

Contrat rempli à en juger par le site présenté lors de conférence de presse de lancement de Femmes de Bretagne, organisée fin septembre au siège du CMB. « Le maître mot de toute cette démarche est la solidarité, explique Marie Eloy. Solidarité entre les femmes qui entreprennent et celles qui ont envie de les aider. Quand on crée, il est très important de se sentir soutenue. Je crois aussi beaucoup à la valeur de l’exemple. De voir que d’autres femmes ont eu des parcours similaires, ont rencontré les mêmes difficultés et comment elles ont su les surmonter est une force ».

Concrètement, les femmes intéressées sont invitées à s’inscrire en ligne. Là, elles pourront choisir entre trois types de profils : porteuse de projet (pour celles qui souhaitent créer ou reprendre une entreprise), chef d’entreprise (avec une expérience de création ou de reprise à partager) et Bretonne solidaire (étudiantes, salariées, personnes sans activité ou retraitées qui acceptent de donner un peu de leur temps pour contribuer à cet élan).

Trois prix annuels

« À Femmes de Bretagne, nous sommes convaincues que l’entreprise de demain sera solidaire, innovante et « green », déclare Marie Eloy, directrice de l’association. C’est pourquoi nous avons créé trois prix qui seront décernés à des entreprises particulièrement en pointe dans ces domaines, afin de les mettre en avant et de leur donner un coup de pouce supplémentaire ». Parrainés respectivement par Ouest-France, Le Télégramme et Nicolas Hulot, les prix « Solidaire », « Innovant » et « Green » seront remis chaque année.

Des outils collaboratifs

Une fois inscrites, les membres de Femmes de Bretagne peuvent prendre connaissance des différents projets, découvrir grâce à un outil de géolocalisation ceux qui sont proches de leur environnement, encourager les initiatives qui leur semblent prometteuses… Annuaire, messagerie, news, forum : comme dans tout réseau social, on y trouve tous les outils permettant d’échanger. Et surtout de partager. « Le site propose trois outils collaboratifs, précise Marie Eloy. « À votre avis » permet de présenter un logo, un concept, un produit, etc., et de solliciter l’avis des membres du réseau. « Besoin de compétences » permet de demander un coup de pouce dans un domaine spécifique – comptabilité, ressources humaines, internet… – pour faire avancer son projet. « Plus efficaces ensemble » recense, lui, toutes les formes de collaboration : partage d’un local, covoiturage pour se rendre à un salon… »

Autre force du site : il détaille les différentes phases de la création d’entreprise, via un parcours formalisé en cinq grandes étapes : je formule mon idée, j’évalue mon projet, je suis accompagnée, je recherche mes financements, je lance mon entreprise. Et Jean-Pierre Denis d’insister sur l’intérêt de l’accompagnement. « À travers notre association Arkensol Créavenir, nous travaillons beaucoup avec les différents réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise. Et cela contribue à la réussite des projets que nous soutenons. Leur taux de pérennité à trois ans est supérieur à 95 % ».

Un réseau à haut débit

Proposant gratuitement ses services, l’association Femmes de Bretagne est financée par le Crédit Mutuel Arkéa, le Crédit Mutuel de Bretagne, la Région Bretagne, les conseils généraux du Morbihan et d’Ille-et-Vilaine, la Caisse des dépôts ainsi que la Préfecture de Région. Et elle compte plusieurs entités spécialisées dans la création d’entreprises au rang de ses partenaires : BPI France, Bretagne active, Initiative Bretagne, le réseau Entreprendre Bretagne, le réseau d’appui aux entrepreneurs BGE (22,35 et 56), la société de caution mutuelle Siagi et Fédération Pionnières, le réseau des incubateurs et pépinières dédié aux femmes créatrices d’entreprises. Les deux grands quotidiens bretons, Ouest-France et Le Télégramme, sont également parties prenantes puisqu’ils relaieront dans leurs pages les créations et reprises d’entreprises menées à bien.

Mobilisé autour de cette initiative originale, le Crédit Mutuel de Bretagne s’est fixé pour objectif d’accompagner financièrement, dès 2015, 1 000 projets annuels estampillés « Femmes de Bretagne ». « C’est ambitieux mais réaliste, souligne Jean-Pierre Denis. Nous avons en Bretagne un réseau très dense, professionnel et réactif. Sur le terrain, les femmes représentent 59 % de nos équipes. Je suis persuadé que cette démarche trouvera un large écho auprès de nos collaboratrices et que nous allons faire bouger les lignes. D’ailleurs, cet engagement de 1 000 dossiers annuels ne constitue pas un plafond. Si nous pouvons faire mieux, nous ne nous gênerons pas ». Décidément, le réseau Femmes de Bretagne promet d’être à très haut débit !

En savoir plus : www.femmesdebretagne.fr


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