ebe-excedent-brut-exploitation-lait - Illustration Les pistes d’amélioration de l’EBE laitier

Les pistes d’amélioration de l’EBE laitier

En production laitière, l’analyse croisée de l’Excédent brut d’exploitation et du coût de production met en exergue un écart de  90 €/1 000 L.

En croisant EBE et coût de production, il est possible d’évaluer les éléments techniques qui font la différence au niveau économique. Sur un échantillon de 1 000 exploitations spécialisées qui ont fait l’objet d’une étude Xpertia, un total de 90 €/1 000 L d’écart d’efficacité économique sur l’EBE lait a été constaté.

Valoriser les fourrages et optimiser les apports de concentré

Parmi les charges proportionnelles (50 € de cet écart), figurent les fourrages qui, à eux seuls, représentent 16 €/1 000 L. Les meilleurs EBE* se caractérisent par une quantité d’herbe pâturée par UGB supérieure de 200 à 300 kg MS. Ce groupe présente également des meilleurs rendements fourragers (+0,6 t/ha en herbe ; +0,8 t/ ha en maïs). L’analyse du coût de concentrés met également en lumière des différences importantes entre les élevages. Il faut 134 g de concentrés pour produire 1 kg de lait au groupe des meilleurs EBE quand il en faut respectivement 141 et 150 grammes aux groupes « EBE – – » et « EBE = ».

Lorsque l’on compare les moyennes d’étables, il existe un écart important (+ 700 kg de lait) en faveur du groupe des meilleurs EBE alors que la quantité de concentrés totale est presque la même. Cela se répercute à travers le coût concentré aux 1 000 L qui augmente de 12 €. Sur une référence de 450 000 L, cela représente une somme de 5 400 €. Différentes pistes peuvent expliquer cette différence : fourrage de base de qualité nécessitant peu de complémentation énergétique, quantité d’herbe pâturée plus importante permettant une économie de correcteur, raisonnement des apports en concentré en fonction des objectifs de production…

Le classement des exploitations par EBE

  • EBE lait ++ Plus de 130 % de l’EBE lait moyen
  • EBE lait = De 90 à 110 % de l’EBE lait moyen
  • EBE lait – – Moins de 70 % de l’EBE lait moyen

Travailler sur le coût de renouvellement

Autre poste qui représente une marge de progrès parmi les charges opérationnelles : le coût de renouvellement. Le groupe d’étude EBE – – présente un coût de renouvellement de 24 €/1 000 L, près de deux fois plus que les autres. Cela équivaut, sur un quota de 450 000  L à une charge supplémentaire de près de 6 000 € par rapport au groupe EBE ++. Les principaux facteurs de variation du coût de renouvellement sont fonction des politiques de réforme, des impératifs liés à la reproduction et à la qualité du lait, de la mortalité, de la précocité de vêlage des primipares.

Afin de l’optimiser, plusieurs axes de travail sont à privilégier. L’allongement de la période productive de la vache laitière permet d’amortir l’investissement lié au renouvellement du troupeau. Les classes les plus favorables se situent au-delà de 13 L produits par jour de vie. La réduction du pourcentage de réforme « boucherie » est un enjeu important dans la mesure où les principales causes de réformes sont liées à la reproduction et à la qualité du lait. Aussi, le suivi spécifique de ces deux postes reste fondamental. Tenir compte de la variation saisonnière des cours offre la possibilité de mieux valoriser les réformes. La vente d’animaux d’élevage excédentaires constitue également une piste intéressante. C’est une manière de valoriser la génétique de son troupeau lorsque la demande en génisses ou en vaches en lactation est forte. Enfin la réduction de l’âge au vêlage des génisses est toujours un objectif prioritaire.

[caption id=”attachment_5824″ align=”aligncenter” width=”168″]Efficacité économique Efficacité économique.[/caption]

Déléguer des travaux

Les charges de structure (hors amortissement et frais financiers) expliquent plus du tiers de l’écart des 90 €/1 000 L. C’est la partie « frais de mécanisation » qui est la plus impactante (15 €/1 000 L). Pour maîtriser ces charges de mécanisation, une alternative est la délégation de certains travaux. Cette stratégie est particulièrement rentable pour les exploitations de petites tailles. Concernant les charges de bâtiment, la différence est moins flagrante, liée sans doute à des mises aux normes récentes et donc des bâtiments très fonctionnels qui ne demandent aujourd’hui que peu de travaux d’amélioration. Emmanuel Etesse et Jacques Lefranc / XPertia

*Le classement des exploitations de l’étude XPertia par EBE


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