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Coprologie : cibler le traitement parasitaire

La coprologie reste l’outil le plus pertinent à analyser pour connaître les parasites présents, leur importance et faire le lien avec les signes cliniques observés.

« Je limite au maximum les antiparasitaires sur mon troupeau ovin, mais je n’y échappe pas une à deux fois l’an », confie Christelle Guérin, installée depuis 2007, à Vannes (56), sur les terres du Conservatoire du Littoral, à la pointe de Bernus.  Elle conduit un troupeau de 80 brebis à dominante Suffolk, en vente directe, en agriculture biologique. En zone séchante, les animaux mangent ras l’été et pourtant, les périodes à risque restent le printemps et l’automne.

Identifier les périodes à risque

Cette année, les animaux n’ont pas été traités à l’automne. « J’aimerais que les brebis s’immunisent… », avoue l’éleveur.  Elles ne présentaient pas de symptômes, aussi, aucune coprologie de vérification n’a été faite. Pourtant, cette analyse d’automne peut être judicieuse. « À cette période, les parasites s’enkystent. Il convient de réaliser des prélèvements coprologiques pour estimer la prévalence, la nature et l’intensité de l’infestation. À partir de cet état des lieux, si besoin, on peut utiliser un produit à large spectre. Ce traitement de fin de période de pâturage (brebis, agnelles) permet de décaler la contamination des parcelles au printemps », rappelle Alban Barbé, animateur de la section ovine au GDS Bretagne.

D’habitude, l’agricultrice vermifuge systématiquement tous les animaux un mois avant la mise-bas. Une impasse qui a peut-être favorisé l’explosion quelques mois plus tard. Car ce printemps, l’état des fécès a alerté l’agricultrice. Mi-mai, des coprologies de mélange ont révélé la présence de strongles sur les agnelles avec 1 400 œufs par gramme (opg) et 200 opg de Tenia, exigeant un traitement des animaux. « Sur conseil de mon vétérinaire, j’ai utilisé un produit qui permettait d’agir sur les deux parasites. » Pour les agneaux, la présence de 20 opg de strongles n’exigeait pas de traitement. « Par contre, j’ai ciblé mon intervention sur les coccidies, car le seuil d’intervention était déclenché », explique Christelle Guérin. « L’analyse coprologique à 17€ est vite amortie face au coût du traitement de 120 € pour 50 adultes », calcule-t-elle. Encore faut-il prendre le temps de réaliser ce prélèvement…

Mettre en relation les signes cliniques et la coprologie

Les agneaux sont en cours de sevrage. « Il pourra être intéressant de réaliser une autre analyse sur ce lot  avant la sortie au pâturage dans quelques jours pour vérifier l’efficacité du traitement, et le cas échéant, l’évolution de la coccidiose avec le stress du sevrage », conseille l’animateur.  Côté prévention, des parcelles qui viennent d’être fauchées leurs seront réservées. Carole David

L’avis de François Guillaume, Vétérinaire conseil au GDS 56

La vermifugation ne doit pas être systématique. Il faut bannir le vermifuge systématique au printemps et à l’automne. D’une année à l’autre, la pression parasitaire est plus ou moins forte et différente selon le type d’animaux. L’attention doit se porter d’autant plus sur les animaux en croissance, présentant une immunité plus faible que les adultes. Et le principal outil reste la coprologie, dès l’apparition de doutes ou détection de signes cliniques. L’analyse coprologie, de plus, permet de cibler le choix des molécules, qu’il convient de faire varier pour limiter l’apparition de résistance. Enfin, c’est par la gestion de l’élevage que l’on peut traiter moins : rotation des pâtures, éviter les zones humides par temps pluvieux, le surpâturage et assurer une vermifugation lors d’introductions d’animaux dans l’élevage.

Pour information : le GDS Bretagne propose le remboursement 3 coprologies pour les éleveurs adhérents jusqu’au 31 décembre 2014.


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