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Les élus veulent un « Plan opérationnel breton »

Pour identifier clairement les propositions des filières agricoles bretonnes, des groupes de travail ont été mis en place. Des tableaux de bord vont en assurer le suivi.

Alors que le Pacte d’avenir pour la Bretagne, comprenant le Plan agricole et agroalimentaire breton, doit être signé ce vendredi à Rennes par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, les élus de la Chambre régionale d’agriculture, lors de leur session du 10 décembre, ont plutôt demandé la mise en place d’un « Plan opérationnel breton. » Différence sémantique qui appuie le besoin urgent des producteurs et filières bretonnes de retrouver de la compétitivité. Comme l’a souligné Jacques Jaouen, « il est grand temps de libérer les énergies. »

Pas seulement des aides

Le président de la Chambre régionale d’agriculture a rappelé les annonces faites par le Premier ministre au Space en matière de simplification administrative et d’évolution réglementaire. « Elles devaient être prises dans le mois suivant ; aujourd’hui, rien n’a été fait ou pire, la complexité s’est renforcée. » Les professionnels en effet ne demandent pas seulement de l’argent, mais de vraies décisions structurantes pour l’ensemble des filières. « Les aides financières doivent davantage servir de leviers pour générer de la rentabilité », ont insisté plusieurs élus. « La capacité d’investissement est de 1,7 milliard d’euros au total. Nous devons regarder ce qu’ils vont apporter à nos territoires », ajoute Jacques Jaouen.

Pour identifier clairement les propositions, des groupes de travail ont été mis en place, transversaux (recherche et innovation, adéquation produits-marchés, triple performance économique, sociale et environnementale…) ou par filières (7 groupes). Les premières propositions ont été exposés lors de la session Chambre. « Aujourd’hui, nous voulons que les pouvoirs publics passent des déclarations aux actes », a annoncé Jacques Jaouen en fin de session. En accord avec la FDSEA, les JA et les organisations agricoles, les élus ont annoncé qu’ils allaient « mettre en place des tableaux de bord qui seront alimentés par les différentes filières et qui seront suivis. Pour chaque point, par exemple la fin demandée de l’interdiction d’extension des élevages en Zes, on notera s’il a été réalisé ou non, et la date. »

Parmi les propositions…

  • Lait : Réunissant la Crab et le Cilouest, le groupe s’est projeté dans un avenir laitier passant de 13 000 exploitations en 2013 à 9 000 en 2020, avec un accroissement du nombre de salariés. Il a placé les investissements productifs en tête des besoins, avec la perspective de 400 à 500 projets de rénovation ou de construction par an. La priorité est également donnée à l’accompagnement des installations et à l’organisation de la production.
  • Porc : Le groupe vise un gain de compétitivité de la filière par la structuration de l’aval et un renforcement du modèle naisseur-engraisseur sur un seul site, grâce à la modification des Zes. La priorité est aussi donnée à la modernisation du parc. Un travail d’innovation pour le financement des élevages doit aussi être lancé.
  • Volaille : Les professionnels mettent en première ligne plusieurs objectifs : alternatives aux restitutions, reconquête des marché France et UE en poulet standard, et structuration de l’aval. En œufs, l’organisation des filières avec un schéma AOP est perçue comme prioritaire.
  • Viande bovine : Le groupe propose que soient favorisés les investissements pour l’installation et la modernisation, auprès des éleveurs mais aussi des bouchers-charcutiers, maillon important de commercialisation. Renforcer la productivité du travail et réduire le coût de fonctionnement des bâtiments sont d’autres objectifs.
  • Légumes frais/horticulture : Les professionnels demandent que l’organisation en OP et AOP, ainsi que les outils de R et D soient confortés. Ils souhaitent que les spécificités des légumes frais soient prises en compte dans les réglementations (contractualisation difficile…).
  • Légumes d’industrie : La simplification réglementaire est également demandée pour favoriser la création de retenues d’irrigation, la fertilisation et la protection des cultures.

Des avancées ?

Martin Gutton, directeur de la Draaf Bretagne, souligne que le Pacte d’avenir « construit dans un délai extrêmement court, demandera encore des temps d’échanges. » Il a aussi rappelé les avancées en cours sur le Smic en Allemagne (même si ce n’est pas immédiat), sur la directive relative au détachement des travailleurs, sur l’étiquetage… Des premiers pas encore timides aux yeux des Bretons. Agnès Cussonneau


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