Le système de désinfection automatique des manchons se déclenche dès la dépose du faisceau trayeur, pendant le temps mort entre deux lots de vaches. - Illustration Automatiser la désinfection des manchons ?
Le système de désinfection automatique des manchons se déclenche dès la dépose du faisceau trayeur, pendant le temps mort entre deux lots de vaches.

Automatiser la désinfection des manchons ?

L’automatisation ne cesse de progresser dans le monde de la salle de traite. Après la mesure de la production individuelle ou la dépose des faisceaux trayeurs désormais présentes dans de nombreuses installations, la désinfection automatique des faisceaux trayeurs après chaque vache va-t-elle séduire ?

Quelques pages auparavant, le vétérinaire Jean-François Labbé soulignait que l’un des progrès majeurs en terme d’hygiène en salle de traite démocratisé ces dernières années est la désinfection des faisceaux trayeurs après le passage d’une vache à problèmes. Généralement, pour ce faire, la griffe est plongée après la dépose dans un seau d’une solution de type acide péracétique en attendant que la vache du lot suivant soit prête à être branchée. Dans certains élevages, on utilise aussi des systèmes de pulvérisation pour aseptiser l’intérieur des gobelets. L’objectif est très simple : limiter la propagation des mammites par contamination croisée d’un animal à ceux qui suivent traits sur le même poste.

Tous les éleveurs ont fait par le passé la facheuse expérience d’une vache avec le quartier arrière droit contaminé qui, après quelques jours, avait donné lieu à une série de mammites… localisées sur les quartiers arrière droit. Une étude de l’Institut hollandais de contrôle de la santé animale montre ainsi qu’on détecte toujours la présence de la bactérie Staphylocoque doré dans les manchons pendant les six traites suivant celle de l’animal infecté. D’autres spécialistes chiffrent à 40 % le taux de transmission des germes infectieux pendant la traite. L’hygiène et la désinfection des manchons est donc un enjeu majeur qui demande encore un petit effort d’organisation et de temps dans sa routine de traite.

[caption id=”attachment_32778″ align=”aligncenter” width=”720″]Les injecteurs du système Airwash se montent directement sur les tuyaux courts à lait.  Les injecteurs du système Airwash se montent directement sur les tuyaux courts à lait.[/caption]

Le concept s’implante enfin en France

Très peu répandus en France, bien davantage dans les grands troupeaux à l’étranger, des systèmes automatisant cette tâche existent depuis les années 90. Certains accompagnent l’installation d’une nouvelle salle de traite, d’autres peuvent être adaptés partout. Sur le marché, plusieurs entreprises proposent leurs outils : certains utilisent de l’eau sous pression, d’autres type « flushing » remplissent les tuyaux et la griffe d’une solution désinfectante… Présenté en France au salon Space à Rennes en 2012, le système Airwash proposé par la société Dairy Spares assure la désinfection des manchons par injection alternée d’une solution désinfectante et d’air. « Nos injecteurs se montent sur les tuyaux courts à lait et s’adaptent à tous les faisceaux trayeurs du marché. Le système incorpore automatiquement l’acide péracétique à l’eau sans nécessiter de cuve de mélange en amont », explique Samuel Malard, représentant Dairy Spares.

Moins de 30 secondes pour désinfecter une griffe

Les cycles de lavage sont programmables. Mais en mode rapide, ils durent 25 à 30 secondes. La consommation d’eau est de l’ordre de 400 à 500 ml par vache. Dans une installation classique, tous les faisceaux sont nettoyés en même temps dès la dépose automatique, mais le boîtier de commande est capable de gérer un nettoyage à la griffe en système simple-équipement par exemple. « Aujourd’hui, 6 installations existent en France. Cela va d’une 2×7 postes à un roto 36 places. Les éleveurs qui ont investi dans notre système sont tous des gens qui avaient systématisé la désinfection des faisceaux de manière manuelle. Ils avaient en tête l’impact positif de cette initiative sur les résultats de qualité du lait et l’incidence des mammites mais aussi le temps qu’ils y consacraient pendant chaque traite. Avec l’agrandissement des troupeaux et l’augmentation du recours à la main-d’œuvre salariée, cette nouvelle étape d’automatisation va trouver sa place en France  », conclut Samuel Malard. 


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