Volailles de fête

C’est un incontournable des repas de fin d’année, au même titre que les huîtres, le foie gras ou la bûche. Valeur sûre auprès des gourmets, la volaille festive, bien élevée, tient son rang et fait honneur au savoir-faire des producteurs. Cap sur le Finistère à la découverte des volailles de Kerguilavant.

Un homme avec un seau dans la main nourrit des poules dans un bâtiment - Illustration Volailles de fête
Des volailles de qualité, élevées dans le respect de l’environnement, Gwénaël Kernevez perpétue le savoir-faire familial.

Au pays de la gastronomie, le poulet rôti du dimanche est une institution. Comme une lointaine réminiscence de cette fameuse « poule au pot » dominicale que Henri IV souhaitait aux laboureurs de son royaume. Mais la volaille sait aussi se faire festive dans les grandes occasions. Poulardes, chapons et autres pintades seront ainsi à l’honneur sur les tables de fin d’année. Et, cocorico, les gallinacées tricolores devraient tenir le haut du pavé. Dans l’Hexagone, les trois quarts des consommateurs se déclarent en effet prêts à payer plus cher pour une volaille d’origine française. Une origine qui figure d’ailleurs au premier rang des critères de choix lors de l’achat, devant le mode d’élevage et la provenance locale ou régionale du produit. Le facteur prix n’arrivant qu’en quatrième position.

Notre force est de maîtriser l’ensemble de la chaîne

La carte d’un produit de qualité, c’est justement celle que les volailles de Kerguilavant jouent, avec succès, depuis plus de quarante ans. « Cette affaire familiale a débuté en 1981 avec mon oncle et mon père, Jean-Charles et Christian Kernevez, rappelle Gwénaël, représentant de la deuxième génération. L’exploitation a grandi petit à petit. Puis, Robert Querrien, un autre de mes oncles, a rejoint l’entreprise comme associé ». Dans les années 1990, avec la crise de la vache folle, la consommation de volaille enregistre une forte progression. La vente directe et les circuits courts se développent alors rapidement. Pour autant, les trois associés restent fidèles à leur credo : un poulet à croissance lente, élevé pendant 110 à 120 jours, nourri avec les céréales qu’ils produisent ou achetées auprès des fermes voisines.

Une évolution logique

Au début des années 2000, l’exploitation emploie jusqu’à 14 salariés. « Mais après le départ en retraite de Robert, nous avons diminué les volumes et les effectifs ». En 2010, intervient une étape importante : le passage en bio. « À Pleuven, nous sommes à 5 kilomètres de la mer et à peu près à la même distance de Quimper, souligne Gwénaël. Il y a une sensibilité de la clientèle aux questions liées à l’environnement. Pour la ferme, c’était une évolution logique car, hormis l’alimentation, les pratiques allaient déjà au-delà du cahier des charges bio, tant pour les parcours que pour la densité de chargement des volailles ».

Mais pas question de se lancer tête baissée sur ce nouveau créneau. « L’alimentation d’une volaille en bio revient deux fois plus cher. La différence de tarif sur le produit fini est de l’ordre de 15 % ». Aussi, pour tester le marché et vérifier l’appétence de la clientèle, pendant quelques années, une moitié des volailles est élevée en bio, l’autre demeurant en agriculture conventionnelle. Et ce n’est qu’en 2016, lors de l’installation de Gwénaël, que l’ensemble de l’exploitation sera finalement converti.

Une organisation très rationnelle

À l’approche de Noël, le téléphone ne cesse pas de sonner. Poulets, chapons, poulardes, pintades… Les volailles de Kerguilavant sont des invitées de marque sur les tables de fête. « En une semaine, nous allons écouler l’équivalent d’un mois d’abattage », dévoile le trentenaire, associé à son père au sein de l’entreprise qui compte désormais 8 salariés.

Au global, sur une année, entre 50 000 et 60 000 volailles sont commercialisées. Les deux tiers en circuit court, le reste via la vente directe. Aux côtés du magasin à la ferme ouvert du jeudi au samedi, de 15 h à 18 h, et des cinq marchés hebdomadaires, un nouveau canal a fait son apparition il y a trois ans : le distributeur automatique. Implanté à quelques kilomètres de la ferme, sur la route très passante de Bénodet, l’équipement aux couleurs des volailles de Kerguilavant propose, sept jours sur sept, 24 heures sur 24, l’ensemble de la gamme « maison ». Au menu : des poulets entiers mais aussi des morceaux découpés, de la charcuterie de volaille avec des paupiettes, des saucisses, du pâté, des rillettes… « Nous sommes sur une production de qualité qui demande de l’énergie et du temps. Il faut donc qu’un kilo de viande produit soit un kilo de viande valorisé. Et pour nous adapter aux attentes des consommateurs, notre force est de maîtriser l’ensemble de la chaîne ». Une organisation très rationnelle que l’on retrouve à tous les échelons de cette exploitation finistérienne. Depuis le fumier épandu sur les champs, à la valorisation via la méthanisation des viscères des volailles abattues, en passant par la commercialisation de l’huile de colza bio, co-produit des tourteaux utilisés pour l’alimentation. « Jeter, c’est échouer ! » Et ici, ce n’est pas une option.

Jean-Yves Nicolas

« Une stratégie qui fait sens »

Jean-Joël Le Bihan – chargé de clientèle, pôle d’expertise CMB de Quimper Centre

C’est une entreprise familiale, parfaitement gérée, saine et solide. Cette exploitation bio est bien implantée sur son territoire et prône le local. Tous les investissements réalisés sont mûrement réfléchis. Il s’agit de répondre aux exigences du marché, d’améliorer encore la qualité, de favoriser le bien-être animal.

Depuis son arrivée en 2016, Gwénaël cherche à développer l’activité via la filière courte, tant sur la partie vente que production, il est un véritable ambassadeur de cette stratégie qui fait sens.


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