Du cidre fermier, bio et local

Installé depuis 1997 à La Bouxière (35), Régis Tropée a fait le choix du cidre bio. Il mise sur une gamme diversifiée, une transformation maîtrisée et des circuits courts, il façonne une production à son image : patiente et artisanale.

Des personnes devant des cuves de fermentation - Illustration Du cidre fermier, bio et local
Régis Tropée explique aux étudiants les étapes de fabrication du cidre. | © Paysan Breton

Régis Tropée est installé depuis 1997 sur la ferme familiale, à La Bouxière (35). Avant cela, ses parents y élevaient une trentaine de vaches laitières et géraient également un verger de pommiers. En 2007, il choisit de se consacrer exclusivement à l’activité cidricole et convertit l’exploitation en agriculture biologique. Aujourd’hui, il travaille avec un salarié à temps plein, ainsi qu’avec des saisonniers durant la période de transformation, de septembre à décembre.

La densité est d’environ 350 arbres/ha

Des vergers extensifs

« J’ai 15 ha de vergers répartis à 15 km autour de la ferme », indique Régis Tropée. « Avec un tel parcellaire, ce n’est pas jouable de faire de l’intensif : je passerais tout mon temps sur les routes. » Les arbres ne reçoivent que trois à quatre traitements par an, principalement contre la carpocapse. Les parcelles sont entièrement enherbées et les pommiers sont espacés afin de favoriser la ventilation. « La densité est d’environ 350 arbres/ha, ce qui réduit la pression maladie et améliore la longévité du verger. » Les parcelles sont composées d’un mélange de fruitiers basse-tige et haute-tige. Si les premiers montent à maturité plus vite et sont plus faciles à entretenir, ils sont aussi plus sensibles aux aléas climatiques. Depuis cinq ans, l’agriculteur plante exclusivement des arbres haute-tige lors du renouvellement des parcelles. « Ils sont aussi moins confrontés aux dégâts de chevreuils et de sangliers. »

Une gamme diversifiée

La totalité des pommes est transformée sur l’exploitation. Régis Tropée produit trois cidres différents (fruité, brut et extra-brut) ainsi que du jus, à hauteur de 80 000 et 30 000 bouteilles par an, respectivement. Les bouteilles sont vendues 3,5 €. « Je vends aussi environ 15 000 L de cidre en vrac à 1,90 €/L », ajoute le producteur. « Les clients viennent avec des cubis et mettent ensuite le cidre en bouteille chez eux. Cela me permet d’avoir de la trésorerie tôt dans l’année. » Environ 40 % de la production est écoulée dans le magasin à la ferme, ouvert chaque vendredi et samedi. Le reste est vendu à des restaurateurs, à des associations ou dans des magasins de producteurs. L’agriculteur propose également du pommé — une pâte à tartiner issue de la réduction de pommes — ainsi que du vinaigre de cidre et de l’hydromel.

Une transformation rôdée

Cette année, Régis Tropée a ramassé 200 tonnes de fruits. « J’utilise une balayeuse automotrice et je ramasse au fur et à mesure que les pommes tombent », précise-t-il. « L’herbe dans les vergers protège le sol de la compaction et limite le salissement des fruits. » En pleine saison, le lundi et le mardi sont consacrés à la récolte, et le mercredi et le jeudi à la transformation. Une fois lavées et triées, les pommes passent dans une presse à bande dont le débit de chantier est de 15 t/j. Le jus de pomme est embouteillé directement après le pressage, tandis que le cidre fermente entre janvier et avril. Le cidriculteur utilise la fermentation naturelle, c’est-à-dire qu’aucun gaz carbonique n’est rajouté pendant la transformation. Pour optimiser les coûts, les bouteilles sont consignées.

Alexis Jamet

Un sujet d’étude

La cidrerie du Val de la Chèvre a ouvert ses portes à une classe de deuxième année de BTSA Acse du lycée Saint Exupéry, à Rennes. « Cette visite s’inscrit dans le cadre d’un module d’initiative locale consacré à la transformation fermière », explique Johan Mariau, formateur au lycée et agriculteur à Val-Couesnon. « Ce module permet aux étudiants de développer d’autres compétences et d’avoir une ouverture sur des productions autres que le lait ou la viande. » À l’issue de ce module, les élèves devront remettre un dossier et présenter un oral. Ils seront par exemple interrogés sur les questions réglementaires, les différents procédés de fabrications, ou encore sur les risques sanitaires. « Ils auront également un apport théorique et technique avec le Centre d’expérimentation et de transformation alimentaire de la lande du Breil, à Rennes », précise Johan Mariau.


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