Des plantes au service de la lutte

Sébastien Picault a observé l’effet de plantes positionnées en annexe de cultures sur les insectes auxiliaires et ravageurs en abri froid.

Une culture de courgette - Illustration Des plantes  au service de la lutte
Un des essais sur courgette en juin dernier. | © Paysan Breton – F. Paranthoën

Les pucerons rencontrent de nombreux prédateurs naturels dans la nature, citons les coccinelles, les syrphes, les punaises prédatrices ou encore les cécidomyies. En culture de légumes sous abri froid, le CTIFL de Carquefou (44) a mené un essai en introduisant des espèces végétales différentes de la culture, « dans le but d’attirer ces auxiliaires. Des plantes nectarifères servent de nourriture et de carburant, associées avec des espèces pollinifères. L’addition des deux permet une bonne fabrication d’œufs des auxiliaires », selon Sébastien Picault, ingénieur de recherche et de développement pour cette station spécialisée dans les légumes de plein champ et sous abri. Cette stratégie, nommée lutte biologique par conservation, comprend aussi des plantes banques, capables d’attirer la nourriture pour les larves des auxiliaires, c’est-à-dire des pucerons. Les nectarifères doivent fleurir tôt La stratégie fonctionne : en cultivant des espèces comme de l’achillée millefeuille, des orties ou de la tanaisie, la sévérité de l’infestation par les pucerons sur une culture d’aubergine baisse fortement, de 50 à 5 %. Attention au choix des espèces L’ingénieur attire l’attention sur ce qu’il nomme des synchronismes biologiques. « Les plantes pollinifères et nectarifères doivent fleurir tôt, sinon elles ne servent à rien ». Le pissenlit, la corbeille d’or ou encore l’alysson maritime répondent à ce critère. De leur côté, les plantes banques doivent toujours être fonctionnelles au moins 2 semaines avant l’arrivée des pucerons sur la plante cultivée. Le choix de ces plantes est crucial, car certaines espèces peuvent appâter les pucerons (Macrosiphum euphorbiae), comme le sarrasin et le souci officinal qui attirent cet insecte, mais dont le développement devient massif ; il migrera ensuite vers la culture. « Le risque est similaire avec l’ammi élevé et la féverole, qui attirent l’espèce Aphis fabae ». Concernant le volet fertilisation azotée, la serre témoin (sans plantes de…

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