Difficile d’éradiquer les culicoïdes

Les recherches en Europe pointent la nécessité de mieux comprendre la biologie de ces insectes pour adapter les pratiques d’élevage.

Piège à culicoïdes - Illustration Difficile d’éradiquer les culicoïdes
Le piège à culicoïdes permet de mieux connaître la présence et l’activité de 
ces petits moucherons, responsables de la transmission de maladies virales. | © GDS 36

Les culicoïdes sont des insectes discrets mais redoutables. Ils mesurent à peine 1 à 3 mm. « Seules les femelles piquent, préférant les zones déclives et peu poilues : naseaux, mamelles, pourtour des yeux. Leur activité est essentiellement crépusculaire et nocturne », précise Claire Garros, chercheuse en entomologie vétérinaire au Cirad. Leur capacité de dispersion est notable : 2 à 3 km par jour en vol actif, mais ils peuvent aussi parcourir de longues distances, portés par le vent, jusqu’à traverser la Méditerranée. « On dénombre une centaine d’espèces en Europe de l’Ouest, dont certaines sont capables de transmettre plusieurs virus ».

Des habitats variés

Les larves se développent dans des milieux riches en matière organique et en eau : bouses, fumiers, zones de surpiétinement humides, bords de mares ou tas de litières. « Cette diversité rend illusoire une élimination ciblée ». Une étude britannique a montré que couvrir les zones de stockage des fumiers n’avait pas d’effet sur les populations adultes : les moucherons trouvent toujours d’autres sites de ponte.

En pratique, les experts recommandent de limiter autant que possible les habitats favorables autour des bâtiments (effluents, litières souillées), de rentrer les animaux malades ou virémiques en bâtiment protégé par moustiquaires fines, et de recourir ponctuellement à la désinsectisation (pour-on, transport d’animaux). « Les huiles essentielles n’ont montré aucune efficacité, et les pulvérisations générales dans l’environnement sont à proscrire, faute de résultats et à cause de leurs risques environnementaux », insiste la chercheuse.

Les études de terrain (États-Unis, Australie) concluent qu’aucune baisse significative du taux de séroconversion n’est observée entre animaux témoins et traités aux pyréthrinoïdes, en particulier la deltaméthrine. La rémanence reste faible (7 à 10 jours), nécessitant des réapplications régulières, difficiles à tenir dans un cadre collectif.

Didier Le Du

Des génétiques bovines plus résistantes ?

Contrairement à certaines races tropicales rustiques qui semblent moins sensibles aux virus, les races européennes ne montrent pas de résistance particulière. Quant aux veaux, ils acquièrent une immunité par l’ingestion du colostrum mais qui reste limitée dans le temps.


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