Des chèques alimentaires en local

Les chèques alimentaires peuvent-ils réussir le triple défi de réduire la sous-alimentation chez les plus pauvres, rééquilibrer leurs régimes et favoriser une agriculture plus durable ? Des expérimentations locales ont livré leurs premiers résultats.

Un étal de légumes avec une personne en train de se servir - Illustration Des chèques alimentaires en local
Différents tests ont été réalisés avec des cartes d'alimentation de 40 à 50 euros par mois par personne pour tout type d'alimentation durable ou des coupons réservés à l’achat de fruits, de légumes et de légumineuses. | © Fred - stock.adobe.com

Le bilan est plutôt positif : les ménages modestes se saisissent largement des bonus alloués à l’achat de fruits et légumes, ou de produits bio – c’est plus compliqué pour les légumineuses. Ces expérimentations soulignent un besoin d’éducation alimentaire. À défaut de soutien de l’État, d’autres organisations collectives veulent les déployer : MSA, Caf et mutuelles. Lentement, mais sûrement, les chèques alimentaires se font une place dans les politiques agricoles et alimentaires. Ils étaient partis sur les chapeaux de roues, en 2019, promus à la fois par la Convention citoyenne pour le climat, mais aussi par la FNSEA. Le concept est aussi défendu, sous une forme plus ambitieuse, par la Confédération paysanne, sous le nom de Sécurité sociale de l’alimentation, avec le souhait de l’étendre à tous les Français et non seulement aux plus précaires. Mais l’affaire avait capoté, les différentes parties prenantes ne s’entendant pas sur les produits à mettre en avant (bio, labels, locaux…), et le gouvernement reculant face à l’ampleur des budgets à mettre en œuvre. L’exécutif a concédé tout de même en 2023 de consacrer 20 millions d’euros (M€) au soutien d’expérimentations locales (dont des chèques alimentaires), qui donnent aujourd’hui leurs premiers résultats. Les trois principaux tests achevés concernent les villes de Montreuil, en Seine-Saint-Denis (avec Action contre la faim), la métropole de Dijon, la communauté de communes de Bastides de Lomagne, dans le Gers (avec des acteurs médico-sociaux). Chacune de ces expérimentations diffère légèrement dans les publics et le fonctionnement.Des frustrations mais du mieuxPour quels résultats ? Le succès des produits et magasins durables se mesure d’abord aux bonifications obtenues par les usagers. Les allocations distribuées ont permis aux personnes précaires de manger à satiété et un peu plus de viande, déguster des fruits et légumes frais, acheter des produits bio… Mais l’accès limité à…

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