C’est l’été. Et l’été, c’est le moment de prendre un peu de champ sur l’actualité. Cette semaine, au cœur d’un sujet aussi discret qu’étonnant : les plantes ont des yeux et des oreilles…
La nature n’est jamais muette. Ce n’est pas parce que l’homme n’entend pas, que le monde des plantes est un monde de silence. Il suffit d’écouter pour entendre. Pour entendre le maïs pousser. Grâce aux avancées récentes de la bioacoustique des chercheurs ont pu écouter la voix intérieure des végétaux. Et c’est ainsi, qu’en tendant l’oreille, on entend des petits craquements secs quand les feuilles de maïs se déploient ou de microscopiques clics ultrasoniques quand la plante souffre de la sécheresse. Ce cri de détresse serait l’œuvre de minuscules bulles d’air qui se développent dans les vaisseaux de la plante et empêchent la bonne circulation de la sève.
Un plant de maïs « voit » jusqu’à une dizaine de mètres
Mais, si les végétaux émettent des sons, sont-ils capables eux-mêmes d’entendre, se sont demandé les chercheurs. Et là surprise ! « Un piment entendant un fenouil pousser à ses côtés se dépêcha de croître pour se préserver de ce redoutable concurrent », attestent des chercheurs australiens.
Mieux, un plant de maïs « voit » jusqu’à une dizaine de mètres… C’est-à-dire qu’il est capable, par exemple, de distinguer à assez grande distance s’il y a d’autres plantes. Cette sensibilité provient du photorécepteur de la lumière rouge qu’une plante possède. Le récepteur est un pigment bleu-vert nommé « phytochrome », que l’on peut imaginer comme un œil qui ne percevrait que la lumière rouge.
Les agriculteurs comprennent enfin pourquoi les mauvaises herbes poussent si rapidement… C’est qu’elles se donnent le mot : « Dépêche-toi ami chardon de t’élever sinon tu finiras étouffé par le ray-grass ».