Fièvre catarrhale ovine : « La vaccination est le meilleur moyen de lutte »

La FCO a fortement progressé en Bretagne en 2025. D’après tous les acteurs de la filière, la vaccination reste le meilleur moyen de protection.

Cinq personnes à la tribune de la FDSEA - Illustration Fièvre catarrhale ovine  : « La vaccination est le meilleur moyen de lutte »
Le GDS, la DDPP, la FDSEA, la Confédération Paysanne et la Chambre d’agriculture ont organisé une réunion d’information, le 13 août, à Plérin. | © Paysan Breton

La fièvre catarrhale ovine (FCO) touche les bovins, les caprins et les ovins. Cette maladie vectorielle est transmise par la piqûre de moucherons appelés culicoïdes. Sans danger pour l’homme ni pour la qualité sanitaire des denrées, elle peut toutefois avoir de lourdes conséquences économiques pour les élevages et la filière. « La FCO peut provoquer des avortements, une perte de production, de la stérilité chez les mâles comme chez les femelles, et même la mort, surtout pour les ovins », affirme Estelle Neau, directrice adjointe à la DDPP des Côtes d’Armor. Les signes cliniques (fièvres, hypersalivation, jetage nasale, abattement, croûtes et ulcération sur les muqueuses…) sont très proches de ceux de la MHE, bien qu’il s’agisse de deux virus distincts. Après une année 2024 relativement calme, la maladie connaît une forte progression en Bretagne (lire page 5).

Plus de prise en charge généralisée

« Il n’y a aujourd’hui plus de prise en charge des vaccins, sauf pour les doses contre la FCO 8 destinées aux ovins », déclare Estelle Neau. Pour les bovins, les vaccins restent disponibles sur le marché privé, et sont commandables auprès du vétérinaire sanitaire de l’élevage. Ils peuvent être administrés à tous les animaux à partir de 2,5 mois. Le coût moyen est de 4 € par injection pour la FCO 3 et 2 € par injection pour la FCO 8. « Ces vaccins nécessitent deux injections à 3 semaines d’intervalle », rappelle un vétérinaire de la clinique de Corlay. « Lors de la commande, il est important de prévoir les rappels car il est recommandé de les faire avec le même vaccin que celui utilisé lors de la 1re injection. »

Le pic reste à venir

« La maladie va continuer à se propager jusqu’à l’automne, période durant laquelle les culicoïdes restent actifs », déclare Estelle Neau. « Le pic reste à venir, c’est le moment de vacciner. Il ne faut plus se poser de questions, même dans un cheptel déjà infecté. » En effet, la proportion d’infection au sein des troupeaux est variable et le statut individuel des animaux est rarement connu au sein d’un cheptel infecté.

C’est le moment de vacciner, même dans un cheptel déjà infecté

D’après le GDS et la DDPP, la balance bénéfices/risques reste en faveur de la vaccination. Les effets secondaires peuvent exister, mais sont généralement courts et ne nécessitent pas de traitement. « L’achat des doses peut certes impacter la trésorerie mais il faut le voir comme un investissement », lance un agriculteur présent dans la salle. « La vaccination nous permettra de continuer à produire et d’éviter de lourdes pertes économiques. » Les services de l’État recommandent également de vacciner contre la MHE, qui sévit aujourd’hui en Sarthe, et qui pourrait par conséquent arriver rapidement en Bretagne.

Éviter les rassemblements

En France, les animaux peuvent circuler librement, à condition qu’ils ne présentent pas de signes cliniques de maladie et qu’ils respectent les règles générales en matière de transportabilité. Pour l’export, des conditions sanitaires aux mouvements sont exigées : vaccination, tests PCR et/ou désinsectisation des troupeaux. « Pour protéger au mieux les cheptels, il est recommandé de suspendre les rassemblements d’animaux lors des comices », ajoute Patrick Le Blevennec, secrétaire général de GDS Bretagne.

Un accompagnement possible

Pour tous les élevages touchés par la FCO et la MHE, la MSA propose un accompagnement social et psychologique, ainsi que des solutions pour le paiement des cotisations et l’achat de matériel de contention. Les éleveurs peuvent aussi contacter Agri’écoute au 09 69 39 29 19.

Alexis Jamet

Adopter des mesures de biosécurité

Opinion – Fabienne Garel – Présidente de la FDSEA 22

En plus de la vaccination, les élevages bovins et ovins doivent être plus stricts en ce qui concerne la biosécurité. De nombreux intervenants visitent nos fermes tous les jours, et nous ne pouvons pas les laisser rentrer avec des bottes ou des vêtements sales. Certaines solutions peuvent être envisagées, comme l’installation de pédiluves, le nettoyage des bottes avant et après la visite, ou encore le prêt de blouses ou de cottes spécifiques à l’élevage. En raison du dérèglement climatique, les nouvelles maladies vont se développer de plus en plus dans les années à venir. Les éleveurs, tout comme l’État doivent s’engager sur ce sujet. Le sanitaire, c’est primordial.


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