Produire, accueillir et réunir

À Marcillé-Raoul, le projet de la ferme du Ter'Ter articule agriculture durable et utilité sociale, avec l’objectif d’ancrer le lieu dans son territoire.

Equipe de la ferme du TerTer - Illustration Produire, accueillir et réunir
Le collectif de la ferme du Ter'Ter au complet. | © Ferme du Ter'Ter

À Marcillé-Raoul, la route qui serpente au-dessus de l’étang du Boulet et à travers la forêt de Bourgouët mène au lieu-dit des Fertais. Là, se dressent une ferme et son manoir datant du début du XXe siècle. Au fil des années, le site a connu de nombreuses évolutions.

Nous visons la polyvalence

D’abord faisanderie, il a ensuite servi à élever des vaches laitières, puis des bovins allaitants avant de devenir un site secondaire d’un Gaec. Abandonné en 2023, il a été repris un an plus tard par un collectif de 7 personnes pour pérenniser et diversifier l’activité agricole et en faire un lieu d’échange social et culturel. Le projet de la ferme du Ter’Ter était né.

Des légumes et du lait

« Pour la partie agricole, nous nous sommes installés à trois dans un Gaec », raconte David Lorant, responsable du maraîchage. « Nous visons la polyvalence, tout en ayant des référents qualifiés sur les différents pôles. » 2,5 ha, dont 2 000 m2 de tunnels, sont consacrés au maraîchage diversifié sur sol vivant. Les premières plantations des légumes d’été ont été effectuées en mai dernier : tomates, courgettes, concombres ou autres poivrons. Camille Josset s’occupe quant à lui du troupeau de 30 vaches laitières (Pie Rouge et Montbéliardes) qui entrera en production à l’automne. Les bovins sont élevés sur un système exclusivement herbager tirant avantage des 40 ha de prairies accessibles autour des bâtiments. « Notre objectif est de produire 140 000 litres, d’en transformer 90 000 litres et de vendre le reste à Biolait », affirme le maraîcher.

légumes sous tunnel
La production maraîchère a commencé cette année avec la gamme de légumes d’été.

Se diversifier

Tifenn Baumont, fromager de profession, produira cinq types de fromages au lait cru, des yaourts, de la crème, et du fromage blanc. « Dans un premier temps, nous visons le Smic, avec des temps de travail maîtrisés », précise David Lorant. « C’est l’avantage du collectif : plus on est et moins on a d’astreinte. » Et pour cause, le Gaec souhaite déjà s’agrandir, avec une volonté d’être cinq à la fin de l’année. D’autres ateliers de diversification sont également prévus, avec notamment un élevage de 250 poules pondeuses élevées en poulaillers mobiles intégrés aux prairies. Les différents produits issus de la ferme du Ter’Ter seront vendus en direct, via un magasin à la ferme et un bar associatif.

Faciliter l’installation

En mars dernier, le collectif a acquis les 9 ha sur lesquels se trouvent les bâtiments et la parcelle de maraîchage. Le reste des terres a bénéficié d’un portage foncier avec la Safer. Au moment de leur acquisition en 2028, l’achat sera effectué par une Scic (Société coopérative d’intérêt collectif), permettant ainsi d’obtenir une propriété collective. « Cette coopérative sera propriétaire du foncier et nous profiterons du lieu comme usagers », précise David Lorant. « Nous payons aujourd’hui un loyer sous forme d’un bail rural environnemental. Cela rend les membres du collectif moins indispensables et plus facilement remplaçables. Un nouveau venu n’aurait pas de grosses sommes à débourser pour racheter des parts. » De plus, toute personne physique ou morale peut participer au projet en achetant des parts sociales à 100 € l’unité. Cela lui confère un siège à l’assemblée générale, et une place éventuelle au conseil d’administration. Tout le monde dispose d’une seule voix, quel que soit le nombre de parts sociales détenues, « mais l’organisation en collèges permet au collectif de garder une maîtrise du pilotage de l’entreprise. » À ce jour, une quarantaine de sociétaires ont rejoint la Scic.

Un lieu d’accueil

La ferme sera aussi un lieu d’accueil, notamment pour des enfants en situation difficile. « Nous souhaitons les accueillir à la journée ou pendant des vacances pédagogiques. », souligne Mathilde, membre du collectif et animatrice et éducatrice spécialisée. « L’espace que nous voulons créer leur permettra de découvrir des métiers, des outils ou diverses activités liées à l’environnement et à la nature. Notre objectif est de façonner une ferme ouverte sur l’extérieur. » Le collectif de la Ferme du Ter’Ter souhaite également organiser des évènements culturels, comme des spectacles, et d’autres activités créatives. Une fois rénové et mis aux normes, le manoir de 400 m2 servira quant à lui d’hébergement social. De plus, certaines salles seront mises à disposition pour des formations, des stages ou encore des réunions d’associations.

Alexis Jamet

Soutenir le projet : Pour en savoir plus, ou pour soutenir le projet financièrement, rendez-vous sur le site de la ferme du Ter’Ter

Un cabinet d’avocat spécialisé

Amel Bounaceur Josset, avocate en droit rural et de l’ESS, et membre du collectif, prévoit d’installer son cabinet sur la ferme. Spécialiste des nouveaux statuts liés à l’installation, ses quatre pôles d’activité sont l’accompagnement juridique, l’éducation populaire, les contentieux et la recherche participative et pluridisciplinaire. « Avec ce collectif, nous avons à cœur de faire coexister les projets de chacun », souligne David Lorant. « Nous voulons participer à dynamiser la vie locale rurale et faire de cet endroit un lieu de rencontre et d’accueil, notamment en lien avec la ville. »


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