Réunie vendredi 4 juillet à Rennes, la Commission régionale agro-environnementale et climatique (CRAEC) a fait le point sur les demandes de financement pour les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) en Bretagne. Résultat : 1 350 dossiers déposés, représentant près de 39 millions d’euros de besoins pour la période 2025-2030. Problème : seuls 25 millions sont aujourd’hui disponibles. Un écart de 14 millions qui laisserait un tiers des fermes sur le bord du chemin.Le collectif MAEC, qui rassemble la Confédération paysanne, Civam, Frab, Eaux et Rivières, PRM et le syndicat des apiculteurs, parle d’une situation « absurde » : « L’État appelle à des transitions, mais ne finance pas les fermes qui s’y engagent. » Parmi les grands oubliés, les systèmes herbagers, la polyculture-élevage ou les exploitations biologiques – autant de modèles que les pouvoirs publics considèrent pourtant comme vertueux.Le Centre-Bretagne pénaliséLa Bretagne avait pourtant mis en place une priorisation selon trois niveaux d’enjeux : les bassins versants à algues vertes (BVAV), les zones à enjeu eau fort, puis les autres. Si les demandes dans les BVAV sont entièrement couvertes, les fermes situées hors zones prioritaires, notamment en Centre-Bretagne, sont les principales victimes de l’insuffisance budgétaire.La direction régionale souligne que 220 exploitations en agriculture biologique sont concernées. Le financement repose en grande partie sur l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, qui prend en charge 43 % du budget total, contre seulement 24 % pour le FEADER, en nette baisse.Pour le collectif qui appelle à « une rallonge budgétaire immédiate » ces arbitrages reviennent à « sacrifier les fermes de territoire » : celles qui structurent le tissu rural, participent à la qualité de l’eau, entretiennent les paysages, et développent des pratiques agroécologiques….
1 ferme sur 3 restera-t-elle sur le carreau ?
Un tiers des exploitations engagées dans des pratiques durables risque de rester sans soutien faute de budget. Une hypothèse inenvisageable pour le collectif MAEC.
