Une pisciculture en circuit vertueux

À Langolen (29), Maïsadour a inauguré le 5 juin une nouvelle pisciculture de truite arc-en-ciel alliant montée en gamme et sobriété environnementale.

Julien Vicario, directeur aquacole chez Maïsadour, à la pisciculture de Langolen dans le Finistère - Illustration Une pisciculture en circuit vertueux
Julien Vicario, directeur aquacole chez Maïsadour, a détaillé le fonctionnement de l’épuration biologique de l’eau en 3 phases.

Ce site pilote, qui atteindra une capacité de 600 tonnes par an pour un chiffre d’affaires estimé à 3,5 M€, s’inscrit « dans une stratégie de filière intégrée, avec contrôle de l’ensemble de la chaîne, de l’écloserie à la transformation », indique Christophe Bonno, directeur général du groupe coopératif. Maïsadour, déjà présent à Brasparts, compte sur Langolen pour alimenter son site de transformation à Castets, dans les Landes.

Un fonctionnement en boucle

Le fonctionnement repose sur un système en boucle fermée permettant de recycler presque intégralement les eaux d’élevage. En période d’étiage, l’apport extérieur est limité à 100 L/s, prélevés puis restitués à l’Odet. Le reste, soit 4 800 m³, circule en permanence entre les bassins. L’eau est filtrée mécaniquement à l’entrée pour éliminer les impuretés (feuilles, branches), puis biologiquement via deux lits de médias en plastique. Le premier, flottant, accueille des bactéries qui transforment l’ammoniaque en nitrate. Le second, composé de médias coulants, capte les particules fines restantes.

L’installation est autonome en énergie

Une phase de phyto-épuration par des roseaux complète le traitement. L’eau est ensuite désaturée en CO₂, sur-oxygénée à 200 %, puis renvoyée dans les bassins. Grâce à un fonctionnement gravitaire, seule une pompe est utilisée pour remonter l’eau au point haut, réduisant fortement les besoins énergétiques. Les boues issues du nettoyage sont déshydratées et valorisées sous forme de compost (environ 500 tonnes par an).

« Les truites, élevées dix mois (de 400 g à 2,5 kg), sont nourries trois fois par jour par un système automatisé déclenché à la demande : elles frappent une tige avec leur museau pour libérer l’aliment », explique Julien Vicario, directeur aquacole chez Maïsadour. Ce dispositif limite les refus et la pollution de l’eau.

Faible indice de consommation

L’aliment, composé majoritairement de végétaux (maïs, tourteaux de soja) et de coproduits de la pêche (têtes, arêtes, huiles), est formulé sans farine terrestre ni pêche ciblée. « L’indice de consommation est estimé à 1,05 ».

L’installation est autonome en énergie, grâce à des panneaux photovoltaïques installés sur les ombrières qui couvrent l’intégralité des bassins.

Didier Le Du

Alternative au saumon

L’investissement de 6 M€ s’inscrit dans une logique de montée en gamme et de sécurisation de la filière, alternative durable au saumon, dont la production est critiquée pour ses impacts écologiques et sociaux. En France, la consommation annuelle de truite atteint 40 000 t contre 200 000 t pour le saumon.


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