Depuis 2020, la France est le 6e exportateur de produits agricoles et agroalimentaires mondial avec une part de marché (PDM) en recul de 0,1 point en 2024, à 4,3 %. Dans le top 10 des exportateurs mondiaux, les Pays-Bas ont pris la 2e place avec 7 % de PDM au détriment du Brésil désormais 3e. Les USA restent en première position. En 2024, la valeur des exportations françaises a été doublement pénalisée par le secteur des grandes cultures (céréales) avec des cours mondiaux en baisse et une production nationale, la plus faible depuis des décennies. Hors Union européenne, les principaux clients sont le Royaume-Uni et les États-Unis (vins et spiritueux).
6e rang d’exportateur mondial pour la France
Les importations de produits agricoles et agroalimentaires ont progressé sensiblement d’une année sur l’autre : de 76,1 milliards d’euros (Md€) en 2023 à 78 Md€ en 2024, soit une hausse de près de 3 %. Elles sont en hausse, de l’Union européenne (+ 1 %) et des pays tiers (+ 5 %). L’Espagne demeure le 1er fournisseur du fait des achats de fruits et légumes et de viandes, notamment de porc, ou d’huile d’olive. Suivent, dans l’ordre, la Belgique et les Pays-Bas.
Les fruits et légumes creusent le déficit
L’année 2024 a donc connu une réduction sensible de la balance commerciale française. L’excédent s’est replié de 1,4 Md€ pour atteindre 3,9 Md€ en 2024, soit le plus bas depuis 20 ans. Les vins et spiritueux sont de loin le premier secteur excédentaire avec une balance de 13 Md€, suivis des céréales (+ 6,3 Md€), des produits laitiers (+ 3,2 Md€), des animaux vivants et de la génétique, du sucre et des semences. À l’opposé, les fruits et légumes (- 7,2 Md€), les produits d’épicerie, la pêche et l’aquaculture et les viandes et produits carnés creusent la balance commerciale française.
Les beurres et les fromages tirent l’export
En 2024, les exportations françaises de produits laitiers ont augmenté de 2,4 % en valeur, pour atteindre 9,2 milliards d’euros, un niveau en hausse pour la 6e année consécutive. Ce chiffre d’affaires à l’export a été principalement tiré par le beurre et les fromages, même si les envois en valeur de yaourts et de crème ont également été haussiers. Les envois français ont augmenté vers les États membres de l’Union européenne (+ 4,7 % en valeur). L’Allemagne, la Belgique et l’Espagne sont restées les destinations privilégiées. Vers les pays tiers, les exportations sont restées égales à celles de 2023, une stabilité apparente qui masque de fortes disparités suivant les destinations. Les deux premiers clients, le Royaume-Uni et la Chine, concentrent à eux deux près de 30 % des envois. Malgré ces hausses de ventes à l’export, la balance commerciale, excédentaire, s’est dégradée : à 3,2 M€, elle a reculé de 2 % par rapport à 2023. Ce solde financier a été pénalisé par le solde déficitaire des échanges de beurre et des poudres infantiles et de lait entier.
Baisse de ventes de porc vers la Chine
Les exportations totales de viandes et produits carnés ont affiché, en valeur, une légère progression (+ 2 %, à 5,7 Md€), hausse plus forte en volume (+ 6 %). Avec des évolutions contrastées : bovin + 11 % en valeur, volailles – 1 % et porc – 4 %. La charcuterie présente une hausse aussi bien en valeur (+ 3 %) qu’en volume (+ 4 %). Les envois vers l’UE sont en croissance pour toutes les filières. Le solde commercial reste structurellement négatif (- 3,4 Md€). Vers les pays tiers, le Royaume-Uni reste la première destination devant la Chine qui a connu un recul de 10 % en valeur, mais de 1 % en volume. La baisse est particulièrement forte sur le porc (- 17 % en volume), dans le contexte d’un reflux de la consommation de la Chine.
Bernard Laurent.
Source France Agrimer
Le secteur agroalimentaire passe du 3e au 4e rang
En 2024, comme en 2023, le déficit du commerce extérieur de la France s’est réduit pour s’établir à – 81 milliards d’euros. La moindre facture énergétique (gaz, pétrole et électricité) a le plus fortement contribué à la réduction de ce déficit. Le podium des secteurs excédentaires est modifié en 2024 : l’aéronautique et le spatial, au 1er rang, contribuent pour 28,7 Md€ à la balance commerciale française, suivis du secteur « Chimie, parfums, cosmétique » (20,8 Md€). Mais le secteur pharmaceutique prend la 3e position avec un excédent de 4,3 Md€ au dépend des produits agricoles et agroalimentaires, désormais en 4e position, avec 3,9 Md€.