Moins de labour, plus d’équilibre

Entre réduction du labour, optimisation des couverts végétaux et semis direct, Valentin Serrand expérimente pour limiter l’impact énergétique, préserver les sols et favoriser la biodiversité sur la ferme.

Valentin Serrand dans un champ d'orge - Illustration Moins de labour, plus d’équilibre
Valentin Serrand est salarié sur l'exploitation familiale et est responsable des cultures. | © Paysan Breton

À la ferme Graine et Froment (Laignelet, 35), le système biologique est réfléchi pour être à la fois éthique et cohérent. Les cultures sont destinées à l’alimentation humaine, et les produits qui en résultent sont vendus en circuit court. « Nous essayons également de rester cohérents en termes de dépense énergétique, de lutte contre l’érosion des sols et de respect de la biodiversité », lance Valentin Serrand, salarié sur l’exploitation familiale. « Ces réflexions nous ont amenés à vouloir réduire le labour. » Jusqu’à présent, la charrue était systématique avant chaque culture, sauf pour les prairies, implantées en TCS.

Expérimenter pour progresser

Valentin Serrand fait partie d’un groupe cultures animé par Agrobio 35. En 2020, des essais ont été mis en place chez les différents membres sur maïs et colza. « Nous avons comparé des itinéraires techniques avec et sans labour », détaille l’agriculteur. « Globalement, les résultats sont encourageants, mais nous avons constaté une augmentation des adventices en l’absence de labour. Par ailleurs, certaines modalités sur maïs ont nécessité davantage de passages d’outils en sans labour. » Valentin Serrand mène en parallèle ses propres essais, notamment sur blé noir, implanté à l’aide d’un semoir adapté sur un déchaumeur Dynadrive. « Je m’intéresse au semis direct. Il peut avoir sa place dans notre système surtout après le sarrasin qui laisse un sol souple et propre. »

Nous devons rester flexibles

Selon l’agriculteur, les TCS sont particulièrement adaptées aux cultures de printemps et au colza, qui sont semées en ligne et facilement binées. « Nous devons rester flexibles et nous adapter aux conditions de chaque année », conclut le salarié. « L’objectif n’est pas de supprimer complètement le labour, mais de l’utiliser de manière opportune. »

Jouer sur les couverts

Afin de limiter l’enherbement, Valentin Serrand envisage de faire évoluer ses couverts végétaux. « J’utilise actuellement des mélanges à base d’avoine, de phacélie et de trèfle », déclare-t-il. « Il faudrait sans doute viser une production de biomasse beaucoup plus importante. » L’association de cultures fait également partie des pistes explorées. Cette année, le colza a été semé en association avec du sarrasin et sur un couvert de trèfle blanc nain. « J’aimerais garder le trèfle le plus longtemps possible, voire semer une céréale dedans à l’automne prochain. »

Alexis Jamet

Labourer moins profond

Depuis trois ans, la Cuma a acquis une charrue agronomique Demblon, qui a permis de réduire la profondeur de labour de 20 cm à 15 cm sur les parcelles de la ferme. La herse rotative a également été remplacée par un vibroculteur. « Passer de 20 cm à 15 cm de profondeur nous permet d’économiser 6 à 8 litres de carburant par hectare », indique Valentin Serrand. « L’utilisation du vibroculteur, quant à elle, nous fait gagner 12 litres par hectare. »


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