Dossier technique

S’inspirer de la betterave pour prédire les vols

Un modèle statistique développé sur cultures de betteraves sucrières prédit le début de vol des pucerons. Un outil qui pourrait être transposé en culture de pomme de terre.

19696.hr - Illustration S’inspirer de la betterave pour prédire les vols
Pucerons dans des boutons de fleur de pomme de terre. | © 19696.hr

Myzus persicae est une espèce de puceron qui sévit sur de nombreuses cultures. L’insecte fait l’objet de toutes les attentions de la part des producteurs de betteraves et du PNRI (Plan national de recherche et innovation) lancé par l’Institut technique de la betterave, pour trouver des solutions alternatives à l’utilisation des néonicotinoïdes. Parmi les pistes évoquées, le levier variétal avec des plantes plus tolérantes, des dates de semis plus adaptées, des solutions de biocontrôle. En piquant les feuilles de la culture, l’insecte inocule un virus (jaunisse de la betterave), ce qui affecte les rendements en racine et les teneurs en sucre. Aussi, un modèle statistique de prédiction des vols a été créé afin de mieux prévoir les émergences de ces insectes. Mais quel lien y a-t-il avec une culture de pomme de terre ? Chez Bretagne Plants, on suit de près ces recherches pour pouvoir se substituer à une protection chimique, car Myzus persicae est aussi préjudiciable à la production de tubercules. Ce qui intéresse particulièrement la structure bretonne, c’est « ce modèle de prédiction de vol des pucerons », résume Éric Kerloc’h, du service expérimental de Bretagne Plants. Cet outil de prévision des pics de vol servirait à mieux protéger les parcelles de la région, et viendrait en complément de la stratégie de lutte déjà en place, orchestrée autour de la pulvérisation d’huile. « Il n’y a aujourd’hui plus de solutions de traitement efficaces, hormis cette huile, car le puceron pique 2 fois les feuilles : la 1re fois par gustation, et c’est à ce moment qu’il inocule le virus, la seconde par alimentation. C’est pourquoi les insecticides ne sont pas efficaces, car leur action ne tue pas le puceron avant leur 1re piqûre ». Le fait de bien cadencer les pulvérisations d’huile agit comme une barrière physique, d’où l’importance de bien prédire les vols….

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