17630.hr - Illustration « L’État doit mettre les moyens sur les MAEC »
Devant la préfecture à Saint-Brieuc, mercredi 4 octobre.

« L’État doit mettre les moyens sur les MAEC »

Mercredi 4 octobre, des rassemblements ont eu lieu devant les préfectures bretonnes à l’appel de la Confédération paysanne et des réseaux Civam et Gab - Frab. L’objectif est de dénoncer « l’impasse financière » concernant les MAEC 2023.

« 4 400 fermes en Bretagne ont signé une MAEC (mesure agro-environnementale et climatique) au 15 mai 2023. C’est une très bonne nouvelle, un vrai succès », a déclaré Charlotte Kerglonou, porte-parole de la Confédération paysanne 35 à Rennes, lors d’une des manifestations qui se tenaient le jour précédant la réunion de la Craec (Commission régionale agro-environnementale et climatique). Le problème est que « ces agriculteurs ont commencé à respecter leurs engagements sur les assolements, ont réalisé les diagnostics demandés… Mais ils ne savent pas s’ils recevront les aides. »

Car l’État n’a budgété que 90  millions € pour ces mesures en Bretagne alors que les demandes en nécessitent 150. « Il va manquer 60 millions € en Bretagne, 300 millions au total en France », expliquent Dominique Madec et Goulven Le Troadec de la Conf’ 22. Tout le monde s’interroge : les aides vont-elles être plafonnées ? Ou seuls les JA et les agriculteurs des bassins versants à enjeu eau pourront y avoir accès ?

« Un paiement juste pour services rendus » 

Alors que « l’élevage est en péril et que les installations sont insuffisantes », Fabrice Charles, président du Cédapa, interpelle les élus des territoires, leur intimant de se positionner « d’urgence » pour le maintien des montants.

« Le président Macron dit qu’il va flécher 1 milliard € vers la décarbonation de l’agriculture. Comment comprendre qu’il ne vienne pas à la rescousse des MAEC, l’outil opérationnel le plus efficace pour mener la transition attendue en termes de biodiversité, de maintien des surfaces en prairie, de baisse de l’usage des phytosanitaires et des engrais, de protection de la qualité de l’eau… ? C’est tout sauf de l’argent gaspillé », insiste le syndicaliste Jean-Marc Thomas. 

À titre de comparaison, « la Pac représente un budget global de 9 milliards €/an en France », indiquent les manifestants en ajoutant que « le retraitement de l’eau coûte chaque année 50 milliards €. » Charlotte Kerglonou insiste sur le fait que « de l’argent a été trouvé pour la crise du porc par exemple… ». Depuis un an et demi, « nous savions qu’il manquerait de l’argent car des agriculteurs qui avaient l’aide de maintien en bio se sont tournés vers les MAEC, d’autres attendaient la nouvelle programmation. Ces aides, 10 000 € en moyenne par an, sont indispensables pour de nombreux paysans. Les prix agricoles ne sont pas suffisants, surtout dans le contexte actuel », précise Cyrille Guilloteau, de la FRCivam.

Une forte mobilisation

À Saint-Brieuc, la manifestation a démarré dès 6 h du matin par l’arrivée d’un cortège d’une trentaine de tracteurs. Dans la matinée, un convoi d’engins s’est déplacé à travers la ville pour sensibiliser les citoyens. Puis, dès 13 h, autour de 150 manifestants se sont retrouvés devant les grilles de la préfecture. À Rennes, une centaine de manifestants ont défilé de la Draaf à la préfecture, suivant un cortège de tracteurs.


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