Edito - Illustration Bas carbone ?

Bas carbone ?

D’emblée la formule est en soi équivoque. Quand bien même notre société contemporaine réussit à réduire drastiquement ses émissions de carbone, elle restera malgré tout le plus gros émetteur du règne animal de tous les temps. Tout simplement parce que notre civilisation, notre économie est essentiellement basée sur l’énergie et particulièrement l’énergie fossile. Autrement dit, « moins de carbone » oui, mais « bas carbone », non.

Car, si 1990 est retenue comme base de calcul pour fixer les émissions de gaz à effet de serre à atteindre, cette décennie de référence n’est pas, détrompons-nous, celle de l’ascèse puisque les humains rejetaient déjà 28 gigatonnes de CO2 dans l’atmosphère il y a 33 ans, soit l’équivalent d’une forêt tropicale recouvrant l’équivalent de l’Espagne partie en fumée en un an. En 2022, il faut ajouter la surface d’un pays comme la Slovénie pour satisfaire les besoins de l’humanité. Soit 50 % de plus que l’année étalon 1990.

Même si cet été n’évoque pas le réchauffement climatique en Bretagne

Est-ce à dire qu’il n’y a rien à faire et que surtout cela ne sert à rien de vouloir s’atteler à la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), feuille de route adoptée la première fois par la France en 2015 pour lutter contre le changement climatique ? Non. Car nous devons des comptes à nos enfants qui, d’ailleurs dans de nombreux pays, multiplient les procès pour inaction. L’agriculteur, en tant que professionnel, et tant que citoyen, a le devoir comme le reste de la population d’agir pour maintenir la planète vivable. Car c’est bien de cela qu’il s’agit quand on parle « bas carbone ». C’est pourquoi, même si cet été n’évoque pas particulièrement le réchauffement climatique en Bretagne, Paysan Breton consacre un « dossier spécial » aux initiatives déjà mises en œuvre par des agriculteurs pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui…


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